lundi 27 décembre 2010

Sardinia 2010 : Tra mare e falesia




A l’heure où d’autres avaient décidé de rester sur le continent pour profiter de l’hiver et de ses bienfaits : neige, verglas et températures bien en dessous de zéro, synonymes de gouttes au nez, chez LaCombe nous avions décidé de partir loin de ce tumulte pour une dizaine de jours de repos, en terre inconnue, la Sardaigne. Une destination qui peut faire rêver une grande partie des grimpeurs avec la promesse du soleil et d’un calcaire exceptionnel sur tous les bords de la côte. Ainsi, accompagnés de la bella famiglia, nous prîmes la route et la mer pour Cala Gonone. Cette région abonde de parois, un peu comme les Baux de Provence, plus proche de chez nous, où la densité de falaises est simplement hallucinante. Sans vouloir être exhaustif, on peut énumérer : Cala Fuili et son vallon étroit gavé de secteurs, la Poltrona, un superbe toboggan de dalles grises situées juste au dessus du village et qui doit se skier l’hiver le jour où la neige y fera son apparition (peut-être un nouveau défi pour le Lansb ?), Arcadio et Margheddie avec la superbe El Chorro, un chef d’œuvre à colonnettes, enfin la très réputée grotte de Biddiriscottai avec la non moins connue Millennium et ses splendides stalactites. Cette zone est également complétée par les très célèbres secteurs d’escalade du Supramonte avec en tête celui de Gole di Gorroppu et son incontournable Hotel Supramonte. Pour résumer, du caillou, du beau caillou et encore du caillou, histoire de vous situer un peu dans quel contexte psychologique nous partions.

Et là, une fois sur place, le disque sauta, une rayure infâme qui fait un bruit ignoble… Le doute s’installa. La désillusion, fini les rêves de grandes parois, de longues escalades avec vue sur la mer, le topo m’avait menti. LaCombe ne peut rester silencieux face aux mensonges éhontés de Pietra di Luna décrivant Cala Fuili comme la Mecque de la grimpe Sarde. D’ailleurs un bon article de LaCombe qui se respecte se doit de dénoncer les erreurs et de remuer le couteau là où ça fait mal. Pour être clair, amateur de conti et d’effort de résistance, passez votre chemin, rien pour vous sachant que la moyenne des voies avoisinent les 15m. Grimpeurs occasionnels évoluant dans le 6ème degré et voulant profiter du soleil et de la mer pour se faire prendre en photos les muscles bandés et le corps transpirant par une horde de badauds ignorants, les secteurs de Spiaggia ovest et du Petit bateau sont fait pour vous. Pour les bourrins octogradistes, les fanatiques de prises taillées, ou les deux, le secteur Scalette o Strapiombi vous ira à ravir. Ainsi sur les 2 journées passées là-bas, à part braver l’interdiction de circuler sur la route côtière, unique accès à la calanque, seul le 7a Catalogna se laissa dompter, au 3ème essai quand même… Pourtant le soleil était au rendez-vous, lumineux et franc, capable de nous réchauffer le corps et le cœur pour atténuer notre déception, 15°C de pur bonheur jusqu’à ce qu’il passe derrière la colline, là encore, le topo n’était pas clair. Mais revenons un instant sur le secteur Strapiombi, temple de la force pure, à déconseiller fortement aux puristes de la grimpe qui ferait presque passer la Chambotte pour une falaise discount et naturelle. Imaginez une sorte de baume comme la grotte de Cessens mais avec des prises taillées et sikatées, pas vraiment ce que l’on recherche lors d’un climbing trip. Il m’aura ainsi fallu deux journées de déculotté pour comprendre. C’est d’abord dans Totem en 8a, une ode physique suivie d’un mur aux prises non-naturelles, que la correction débuta puis elle continua dans Fumo negli occhiali 7c+, belle mais monstre dure et bloc, pour s’achever dans Dal blu, une imposture en prétendu 7b+, aux mouvements largement inventés et grotesques ou ce qui ce fait de pire en voie bricolée, le tout accompagné des gémissements de fatigue de Manon. Conclusion : Abbiamo arrampicato a Cala Fuili era una grossa merda.

le secteur Strapiombi

Heureusement que la Sardaigne ne se résume pas seulement à l’escalade, car pour les amateurs de nature vierge et de bonne bouffe c’est aussi une très belle destination. Ici on sollicite grandement nos papilles avec des spécialités culinaires qui raviront les gourmands sans les prix indécents pratiqués en Corse. Et oui les petites bourses seront plus à leurs avantages en Sardaigne. J’entends déjà les esprits lubriques dire que c’est normal et qu’en France, oups, qu’en Corse on en a des grosses...


La chance nous sourit enfin le troisième jour, lorsque résignés nous décidâmes de faire une croix sur Cala Fuili et Cala Luna, pour la jolie petite falaise de Dorgali. D’exposition Ouest, cette barre rocheuse est située non loin du centre-ville, à l’instar de Côte rousse à Chambéry, et propose une escalade sur un beau calcaire jaune orangé avec des voies courtes et péchonnantes comme Bae e iscoriati et d’autres plus longues sur colos telle la classique Older en 7b+. La chance me permit de faire une grosse session avec Bae e iscoriati en 8a, S’ira ‘e deu en 7a à vue et La nostra vita 7b au premier essai sous la caméra du nonno, venu exprès pour l’occasion afin d’encourager fifille dans Sconvolt et Granghena deux 6b+ incontournables. Ce n’est pas tous les jours que les stars de LaCombe viennent en Sardaigne faire des croix. Mais le plus extraordinaire restera sans doute notre chance au jeu puisque ce soir là, ce fut à notre tour de mettre la pâtée aux filles avec un 3-0 à la belote, amplement méritée, nous assurant ainsi de la victoire finale.

Dans le 8a Bae e iscoriati à Dorgali


Mais comme aucun jour ne se ressemble et que la chance est une garce qui ne sait pas ce qu’elle veut, les deux journées suivantes se déroulèrent sous une pluie battante, là encore il semblerait que le topo nous ait menti !!! La carte postale de Sardaigne avec ses belles plages de sables fins, de galets blancs et noirs, mélange de calcaire et de basalte, était totalement faussée. Du coup, on en profita pour faire du tourisme de bas étage, en voiture, jusqu’à Jerzu, un autre spot exceptionnel de grimpe, sous-exploité à la vue du potentiel unique de cailloux. Le secteur Il palazzo d’inverno recèle le plus grand nombre de voies dures, nécessitant une bonne force dans les doigts et un minimum de continuité. Enfin la route de Dorgali à Tortoli est magnifique et vaut le voyage à elle seule. Comptez quand même 2 heures pour 100 kilomètres, ça vous donne une idée des routes ! Ce soir là, natale oblige, le traditionnel repas du grimpeur se transforma en véritable festin des rois avec : agnnelo, foie gras, mini pizza, insalata di mare, et tiramisu en désert. Ahhh, le crux de la semaine après l’échauffement avec le foie gras, made in Meylan, de grand-mère Annie. Cette année encore babo natale aura été généreux, permettant d’assouvir nos dépendances pour les fringues E9, pour la lingerie et pour la musique. Petit jeu : à vous de retrouver qui aiment quoi ? Un indice c'est glissé dans les photos.


Jerzu et il palazzo d’inverno en toile de fond

Il 25 Dicembre, la tradition voudrait que la famiglia se retrouve autour d’une table, LaCombe étant anti conventionnelle, elle se retrouva au pied de la falaise d’Arcadio, par 5°C et un vent d’ouest à décorner les bœufs. Après M.Tossina le 6a+ de refroidissement, à lutter contre l’onglée, nous prîmes place dans notre solarium de fortune constitué d’une dalle de calcaire, pour nous adonner à une autre activité : le bronzing, en doudoune s’il-vous-plaît. Un peu réchauffé, je pus alors goûter au potentiel de cette falaise avec quelques perles comme V.B 7a à l’arrache, Un panino e via en 7c et Nonnorock 7c+, que je me devais d’essayer pour remercier le Nonno de tous ses efforts. Des voies qui coûtent chères vue les conditions météo. Pour clore la journée, la caravane se mit en branle vers la très belle spiaggia osalla à quelques kilomètres qui fut le lieu d’un drame familial. En effet le Nonno, voulant sauver Manon d’une vague, lui sauta dessus pour qu’elle ne se mouille pas, mais dans son élan de bravoure il trébucha sur un basalte pour s’étaler de tout son long dans l’eau, Manon avec… Enfin plus de peur que de mal.

Le secteur aux voies majeures.

Et puis le dernier jour arriva avec son lot de tâches ingrates : nettoyage, course de souvenirs, route, encore de la route, photos souvenirs, route… On fit néanmoins un petit crochet par capo testa, la pointe nord de la Sardaigne afin de contempler les bouches de Bonifacio et ce paysage magnifique, prolongement des îles Lavezzi, où l’escalade n’est pas interdite ! Encore une formidable aire de jeu pour les bloqueurs. Sardaigne 2010 : objectifs atteints avec quatre jours de grimpe et quelques croix sympas mais surtout chaleur et dépaysement total sur cette belle île qui n’a rien à envier à sa voisine Corse.


dimanche 12 décembre 2010

Challenge !!!


La vie est faite pour se poser des challenges et chacun à sa manière prendra soin de trouver des tâches à faire qui la pimentent. Pour les grimpeurs cela passe souvent par la confrontation avec un projet et de s'y atteler jusqu'au jour de sa réalisation, sentiments mélangés d’excitation intense et de manque étourdissant, une sorte de shoot avec des effets secondaires de dépendances très forts nous obligeant toujours à recommencer.

Que dire alors de ces instants où tout se bousculent et où les challenges se multiplient ? Le premier fut de sortir, le soir, pour faire autre chose que de la grimpe, plus de deux fois dans le week-end. Ainsi dès le vendredi soir un concert était programmé. Gossip en tête d'affiche, le groupe punk-rock lesbien le plus tendance du moment. Des mélodies endiablées, des riffs de guitare et de batterie brutaux, des cris, des "merci beaucoup Lyon", des déclarations d'amour... une superbe ambiance qui ne constituait pas vraiment un challenge? Et pourtant devant notre difficulté à trouver la Halle Tony Garnier on peut dire qui si !! A la manière des berlots pour trouver une voie avec le topo fraîchement acheté à la main, nous cherchâmes, avec les notes de Mappy, notre chemin dans cette grande ville, loin de notre contrée désertique et sauvage.


Deuxième épreuve : boire l’apéro chez le Chibro après une journée fatigante et pleine de rebondissements. Normalement chez LaCombe, une journée de grimpe est irrémédiablement suivie d'une soirée de loose à la maison, les pieds dans les charentaises et la couverture sur les genoux. Alors cette sortie chez le roi de la déconne "since 1976", comme figuré sur son blog, et la reine des plantes, sonnait là aussi comme une forme d'inédit.

Mais le vrai challenge du moment ne serait-il pas plutôt d'aller assouvir notre passion en cette saison? L'hiver, sa neige, ses températures bien en dessous de 0°C, son brouillard dense synonyme de conditions de collante hors norme et anormalement impossible, l'hiver si rude, tant redouté par l'ensemble de la population grimpante, et pourtant si généreux lorsque le soleil vient réchauffer les chaires emmitouflées d'épaisses doudounes et autres bonnets, l'hiver est bien la saison des défis, des projets les plus fous. C'est aussi l'époque tant attendu du Ski, de fond de préférence. Quand LaCombe glisse c'est toujours un moment rare et merveilleux. Toujours accompagnés de Pierrot de Barraux, le "monitor" officiel des grimpeurs de LaCombe et des hurlettes, l'hiver passe plus rapidement, aux rythmes des rotations haletantes sur le plateau sud de la Feclaz.




En ce jour ensoleillé, j'avais alors décidé de m'attaquer à la dernière voie de la muraille à St Pancrasse, manquant à mon carnet de croix, la toute nouvelle Mythologie du surbouc. Peu ou pas de renseignement, hormis quelques lignes dans la rubrique voies et méthodes de mon très fameux et pourtant jamais rencontré homologue de LaCuvette. Ainsi ce projet devait fleurer bon les 7b+/7c, mais j'appris, à mes dépends, que cela n'était qu'une blague. Ah ce sens de l'humour, faudra que je m'y fasse. Enfin, je ne connaissais presque rien sur la voie, à peine le pseudo de l'équipeur, un certain Boui-boui, amateur à n'en pas douter de ce type de plaisanteries.



Le coeur gros, le moral au beau fixe, et la perche au cul, je partis vainqueur. Les premiers mètres correspondaient à la cotation, du placement, des petites prises, des poussées de cannes pour attraper de minuscules "choses" ( faut bien trouver un terme pour qualifier ce que l'on prend dans les doigts). Puis l'Arnaque, avec un grand A, une section imaginaire, anecdotique pour le commun des mortels et pour ceux mesurant moins de 1m90, consistant à aller chercher, main droite, un "truc" avec le bout des ongles en extension totale, la tenir pour remonter les pieds afin d'aller vers une petite règle main gauche, puis sauter vers une meilleure réglette main droite pour peut-être clipper. Mais attention ce mouvement, au moins aussi dur que celui du crux du Ménage des méninges, est immédiatement suivi par une autre série de mouvs' au moins aussi complexes et difficiles. Je vous épargnerais l'ensemble de la description, qui serait totalement indigeste, même pour les futurs protagonistes mais, pour indication, le haut m'a paru encore plus dur, surtout que cela se redresse. De mon coté je pense avoir trouvé un challenge en 8b digne de ce nom et susceptible de m'occuper encore de nombreuses années, jusqu'à ne plus pouvoir serrer ses minuscules prises, les doigts ravagés par l'arthrose.





Mais peut-être que les choses apparaîtront sous un autre jour la prochaine fois, un peu comme si la chance quittait définitivement notre binôme de belote un soir de jeu, pour laisser place à notre talent. Enfin dans ces conditions, je peux toujours prendre mon mal en patience! La Patience, voilà certainement le réel challenge des grimpeurs, obligés d'attendre pour profiter de leurs spots préférés, d'attendre encore que les bonnes conditions soient réunies pour faire la croix des projets mis en suspens, d'attendre, toujours, d'avoir la condition physique pour prétendre à un enchaînement. Ainsi, je commence à avoir le "durtemps" d'Arbin, en pensant que mes voies prennent des toiles d'araignées et surtout en imaginant les efforts terribles, presque vomitifs, de résistance à fournir pour les enchaîner. C'est sur l'hiver sera long, mais relativisons, Merlin l'emmencheur sera toujours là à m'attendre, lui aussi!!

dimanche 21 novembre 2010

La Mort hyène...

Pour une fois laissons les photos parler... Point de blabla inutile sur une hypothétique falaise dans une vallée polluée et inaccueillante, point de récit de pseudo croix sur une vire hostile, point de ragots et commentaires acidulés sur quelques "homo-grimpus" locaux, juste des photos pour faire transparaître tout notre art.





Vous pensiez que je m'arrêterais là ? sans faire de réflexions, vous laissez en paix à contempler ces belles photos sans réagir ? Non, c'est trop dur, il faut que je vous raconte notre rouste en Maurienne.

A la manière de nos chers compères de LaCuvette venus chercher bonheur à Fréterive la semaine dernière, nous décidâmes collégialement de faire le déplacement à Hermillon, en plein coeur de la basse-cour de Maurienne pour goûter à ce gneiss très fracturé et si particulier. Évidemment, pour les amateurs de calcaire comme nous, le passage sur ce style de préhension, tout en vertical et plat, demanderait un certain temps d'adaptation. Enfin, pour les grimpeurs de LaCombe, habitués à grimper sur n'importe quel caillou et surtout habitués des lieux, nul besoin de période de chauffe. Et oui, Hermillon est le fief des CAFistes et donc de leurs moniteurs et initiateurs, en gros nous étions en pays conquis. Comment expliquer alors la rouste subie sur cette falaise mêlant voies d'initiations et projets déversants de notre confrère Ben Perette ?

Petit falshback ou analepse pour les intelos et non pour les pervers, d'une journée et nous nous retrouvons sur la vire d'Arbin en compagnie de Roberto, des frères Lumineaux, et de Niko. Les désormais habitués des lieux s'échauffaient dans le tout nouveau code rectum en 6a+, puis dans scarfesse 6b+, avant de sortir les armes pour se réchauffer, dans un arbre. Est-ce que je délire ? Pas le moins du monde, car il fallait voir toute cette énergie dépensée et les manoeuvres de cordes employées pour faire tomber ce maudit chêne, resté debout malgré une coupe impeccable, afin d'aménager un semblant de vire. Bien sûr, rien de comparable avec les insatiables Ducolomb, véritables terrassier de Parves, défricheurs de vires et équipeurs de quelques perles du Bugey. S'ensuivit une grosse séance pour Roberto et Antoine, le plus jeune des deux frangins, qui parvinrent enfin à faire la coche du bon, la brute et le trou béant en 7c bien tapé et ceci de la plus belle manière, sans trembler. Startrique 8a fut également à l'honneur sans jamais faillir, ainsi Niko ne put clipper la dégaine d'avant crux après une montée de re repérage, Roberto, encore sous le choc, ne parvint pas à faire les mouvements de ce crux si diabolique alors que Victor, sans force et sans reproche dut se contenter d'un effleurage méthodique de toute les prises sans faire les mouvements intransigeants de cette magnifique voie. Merlin l'emmencheur 8a+/b eut aussi droit à sa visite hebdomadaire après un petit lifting au sika afin de consolider quelques prises péteuses. Toujours les mêmes arrêts, toujours les mêmes remarques et puis le dernier essai avant la nuit fut presque le bon avant de me rendre compte qu'une prise clé était mouillée, anéantissant aussitôt mes espérances et motivations pour tomber le mouvement d'après. De toute façon j'étais occis et n'aurais pas pu prétendre à l’enchaînement vu mon état de fatigue après avoir enchaîner la deuxième partie menant au relais. Vous l'aurez compris, ce samedi après-midi, nos muscles avaient été mis à contribution comme NiKo le prouve en se réchauffant.


Maintenant faisons une avance rapide au dimanche, sur cette falaise tant reconnue de la Maurienne et retrouvons Roberto, Niko, Soso, JC sans oublier LaLoutre et une partie de sa famille venue exprès lui souhaiter un très bon anniversaire. Avec moi : "Joyeux anniversaiiiiiire, joyeux anniiiiversaiiire, etc", son âge me restant inconnu. Direction le récent secteur du haut, défriché par le Lycée pro de St Michel de Maurienne en 2008. Et là, perché au soleil la rouste fut consommée. LaCuvette vient en Savoie et plus précisemment à la Chambotte ou à Fréterive pour se faire corriger et nous, nous allons en Maurienne pour prendre nos fessées. Rouste donc dans un 6c+, puis nouvelle rouste dans le départ direct de cette dernière, en 7a immédiatement recotée par LaCombe à 7b. Après calage des méthodes dans le pas de bloc initial, je fus le premier à ouvrir le bal, suivi de Roberto et enfin de NiKo. Toujours demandeur, en bons masochistes, nos deux compères partirent dans le très réputé 7c de synopsis, pour se faire encore plus mal. Hélas dans ce genre de pratique à risque, il faut toujours être bien monté, c'est-à-dire pourvu de deux grosses "corones", si on veut dominer la bête. Comprenez par là que ni l'un ni l'autre n'atteignirent l'orgasmique relais situé si loin après le dernier point, qui, à l'image de l'ensemble des autres protections, était mal placé. Evidemment d'autres, dont je fais parti, avaient, en leur temps, utilisé la méthode des faibles en "perchant" les problèmes. Pourtant NiKo donnait tout ce qu'il pouvait, entre cris de peur et de rage, à chaque trouée, dans le ciel. Pour finir, notre JC, le plus CAFiste de tous, le plus geek, le plus grand amateur de mode vestimentaire, le plus grand fan de matos de grimpe finit la journée en sifflotant dans Technique et Bourrin, le 7a+ de la falaise.

Voilà donc une bien belle journée, passée en famille à grimpouiller, juste pour le plaisir d'être ensemble et ma foi les croix n'auront pas été grosses mais auront permises de relativiser, de redescendre sur terre, de se dire que la Maurienne c'est vraiment le pays des cotations erronées et farfelues faites pour vous dresser. Allez, la prochaine fois on va dans la Drôme comme dit Roberto car pour la même difficulté on a des 8a+. J'ai hâte...