jeudi 30 septembre 2010

Le pot Chambérien!!


Tout est dans le titre! Comme toujours un titre sert à préciser au mieux le contenu du texte. Ici vous l'aurez compris, mes propos seront corrosifs, plus encore un tantinet acerbes et naturellement odieux.
Evidemment, cet état de rancœur extrême envers une façon de concevoir la grimpe, est survenu après de nombreuses mésaventures et autres frustrations. La frustration, voilà bien un sentiment qui pousse les gens à devenir mauvais et capables des pires immondices et autres bassesses. Que faut-il pour basculer?
Pour un grimpeur, c'est plutôt facile, comme par exemple une bonne rouste dans une voie, une discussion endiablée et pourtant stérile sur les cotations, ou encore, la façon de concevoir l'équipement d'une voie...

Pourquoi la Savoie alors? Car elle fait partie de ces régions où pour beaucoup de nos semblables, l'idée même d'y grimper rimera avec "rousté", difficulté, engagé, y a pas de points pour clipper, je vais plomber, c'est nul à chier...On pourrait certainement en rajouter et je pense que chacun à son petit mot en "er" pour qualifier l'escalade en Savoie.
D'où vient alors cette image négative de la grimpe savoyarde et en particulier celle autour de Chambéry? Le climat n'arrange pas les choses évidemment, moins de soleil, moins de cigales, le coté vacances est un peu mis de coté. Mais le temps ne fait pas tout, d’autant que l’été est une période idéale dans nos latitudes. Le caillou alors? Il existe des endroits proches de la Savoie où celui-ci est de plus mauvaise qualité comme chez nos voisins de la cuvette, qui grimpent sur des tas de cailloux comme les Glésy ou à la Dalle Bleue. L'urgonien, le calcaire le plus compact, est même présent sur plusieurs sites. Le larcinage des voies? Les "bouses" taillées existent également ailleurs, entre Comboire et ses prises collées et la Chambotte de gauche, mon coeur balance... Que dire de Buoux ou Orgon alors? Cela correspondait à une époque, sans tabous, où la taille permettait de passer par de belles lignes et de faire des voies dures.
En Savoie, la problématique de la mauvaise image est intimement liée à la sévérité des cotations appliquées sur certains sites phares du pot Chambérien. Certes Buoux n'est pas un exemple de cotations faciles, mais le "style", le "caillou" sont radicalement différents et surtout inexportables ailleurs. Alors pourquoi vouloir essayer de reproduire ce "caractère" sur toutes les falaises?

Je pose cette dernière question aux équipeurs Savoyards, ceux qui ont contribué à pourir la grimpe savoyarde par l'utilisation d'un système de cotation absurde. Parlez de la Chambotte autour de vous! Vous entendrez presque toujours les mêmes réponses. Déjà que les locaux qui équipent ont tendances à serrer les cotations chez eux, alors pour un peu qu'ils soient doués ( mutants), on arrive à des sommets. Rajoutez encore là-dessus le fait que la cotation la plus tassée annoncée par un grimpeur est souvent conservée et c'est le bouquet!! C'est ainsi qu'on obtient des décotations successives ou le plus bête, et souvent le plus fort aussi, aura toujours raison, faisant fi de la cotation d'origine de l'équipeur, historique. A ce petit jeu, les mutants rabotent les 8a, et pour peu que la voie ait été faite à vue, hop 7c+ ( Tout reste à faire aux Rigauds). De même, un trop grand nombre de répétitions entraîne cette sanction nette et sans appel. Certains se sont spécialisés dans ce domaine, à tel point qu'il faut mieux éviter leurs voies si vous ne voulez pas passer un mauvais moment. Dans notre chère Combe de Savoie, le secret site phare de Fréterive avait aussi subi les affres de la cotation farfelue, mais pour décourager, bloquer les éventuels visiteurs. En effet ce site doit rester secret, sans topo. Pour ce faire, le principal équipeur en la personne de S. Husson avait décidé de coter toutes les voies 7b+. Effet immédiat garanti, peu de visites et peu de reconnaissances pour cet endroit pourtant bien agréable l'hiver. A pratiquer des cotations stupides, l'effet sur les falaises du pot Chambérien est le même en moins radicale et moins rapide, les grimpeurs finiront par se lasser de ces coins où l'escalade est trop exigeante et sous-cotée.
La solution du problème est peut-être là, proposez un système de cot' mentionnant le nom de l'équipeur. Attention c'est 8a Mussato, Chollat, Duret, Langard...Autrement dit: 8a+/b pour le commun des mortels c'est-à-dire pour les grimpeurs besogneux et non talentueux. 8a Lez: sûrement décoté par tous les précédents, 8a "Rocabilo": facile, 8a Piola: sera raboté à 7c+, 8a Bouyoud: il fait des 9a lui pas des 8a!!!
Enfin, vous l'aurez compris, si vous souhaitez vous faire plaisir, dans votre niveau, faites comme moi, choisissez vos voies en fonction de l'équipeur, ou alors cherchez les sites ou les raboteurs n'ont pas encore sévi, vous pourrez avoir la chance de faire des 8a+ qui seront décotés à 8a peu de temps après ( cf: Yogi-strike, Col du mollard, Bubka, la voie Piola à la Balme...).

Ahhh, mon pot Chambérien!!! Je l'aime tellement que nous avions décidé avec Nico.F, le plus capitaliste des grimpeurs buveurs de café de LaCombe, de nous aventurer en terre ennemie, l'avant pays Savoyard et sa très fameuse Balme de Yenne. Certains comprendront déjà le trop long laïus de début.
Et oui, pas de photos de cette journée d’échec, pluvieuse de surcroît, ou notre cher Roberto essaya, tant bien que mal, de grimper dans Venus, 8a long et engagé, pléonasme en ces lieux. De mon coté, pas de miracle non plus, rien dans Poussière d'étoiles 7c+ où le crux lui seul, après 20m de 7b, vaut bien 8a. De même, rien dans "la voie à Berhault" en 7b+ dans le topo mais bon 7c dans la vraie vie. Un monument de continuité où il faut savoir se réserver pour la fin, ne pas être trop gourmand, respirer... Je n'aime pas la Balme et c'est réciproque... Nico.F d'ordinaire si massif, ne parvint pas non plus à s'exprimer et capitula à deux reprises. Le moral dans les chaussettes, les paroles anecdotiques de Roberto nous remîmes du baume au coeur. Il nous apprit en effet, que Cathédrale, 7b+ maintenant était à l'époque cotée 7c/c+!!! La baffe était moins douloureuse et les conclusions de nos échecs plus claires: la décot' avait frappée. Pire dans une discussion à propos de cette voie, entre gens civilisés, nous apprîmes que des Balmeux la coteraient 6c+!!! La prochaine édition du topo va faire des dégâts.
Mais, probablement plus que la décot', le style d'escalade proposé par ces voies continues et toujours déversantes était-elle la vraie raison de notre déconvenue. Pourtant d'après Nico.F, ex globe trotteur de la grimpe et Haut-Savoyard d'origine, la Savoie était belle et bien l'endroit où les cotations appliquées étaient les plus sèches. Ça fait peur...


Non content de notre "rouste" de la veille, les bras encore perfusés d'acide lactique, nous en redemandions pour cette journée de repos dominical mais sur un autre site phare, Cessens, au dessus du lac pour profiter du soleil annoncé.



Le toit de Vil brequin



Accompagnés de nos chères et tendres, direction Cessens, secteur Topolino pour goûter aux nouvelles voies de M Rocabilo. Cailloux d'aspect moyen, hauteur limitée, une petite "bouse" récente comme on en fait beaucoup par chez nous. Alternance de nuages et de soleil, le mercure ne montait pas!!! On était pourtant venu chercher la chaleur de cette face Ouest. Tant pis, on se consacrera à l'escalade avec entre autre Topolino 6b où la Loutre réalisa un vrai combat pour clipper le relais, Colonne et direction 7a "surmajeure" se déroulant, dans sa partie terminale, sur un calcaire très compact digne du Verdon. Pour les hommes, Vil brequin, petit 7c+, par E.Duret ( tient c'est hallucinant cette cotation!!!) et Clé à claquette, 7b/8a dixit Nico.F...toujours par E.Duret ( voilà une bonne rouste savoyarde...).


Une journée fraîche mais fort sympathique pour nous réconcilier avec ces falaises Chambériennes souffrant encore trop de fortement des "erreurs" de nos aïeules. Il existe pourtant de petits secteurs en Savoie, où la maladie de la sous cotation n'a pas encore frappé, il faut les chercher, les préserver d'une inflation, d'une surenchère de débilités, et surtout imposer ses idées pour éviter une décot' systématique par ces locaux trop forts qui, j'en suis persuadé, font cela sans arrière-pensée, sans prise de conscience des enjeux.

mercredi 22 septembre 2010

30 ans ça compte énormément...


Du soleil et des... falaises bien sûr.



Un week-end de détente à Presles, en pays vertaco, pour fêter le passage chez les trentenaires du BenJ. Trente ans, l'âge de la raison, des projets, de la stabilité amoureuse...une étape cruciale dans la vie de chacun. Enfin... presque pour tout le monde, car certains comme BenJ ont choisi de faire des études longues qui les obligent à repousser toujours plus loin cette étape. Benou n'est donc pas raisonné, pas plus que votre blogueur adoré, il est même resté dans l'adolescence la plus dure qui le pousse à éclater de rire lorsque le mot caca ou sexe est prononcé dans une phrase... Je dois également me pincer les lèvres pour ne pas sourire... Les projets, parlons-en, deux années loin de nous et de son Manimal pour finir sa médecine, en pays Limougeauds. Ahhh deux années de séparations et de retrouvailles chaque week-end dans votre petit nid d'amour à Uriage!! Peut-être un mini Manimal sera-t-il conçu de cette façon?

Un pur week-end donc savamment organisé par
Tata Elo pour soutenir le BenJ. Nous passâmes donc une soirée sympa, au repas gargantuesque copieusement arrosé de vin qui nous donna des forces pour le lendemain.







Tina dalle, cette falaise évoque dans l’inconscient de chaque grimpeur ce qui se fait de mieux en matière d'escalade : un dévers régulier, des colonnettes, du soleil, des lignes majeures... Bref que du bonheur. C'est à cet endroit là, c'est-à-dire à cinq minutes de voitures du gîte, que nous nous retrouvâmes dans l'après-midi, sans le très fameux Gaétan Raymond qui était rentré chez lui pour cause de corvée d'aspirateur en vue d'un déménagement imitant...Non la vraie raison est sur la table, regardez-le convoiter ce cubi de Bourgogne Aligoté comme une jeune vierge regarderait... Oula je m'égare.



Après
Grain de poussière, c'est au tour de Never trust...7c de tomber, le contrat de la journée était rempli de mon coté. BenJ fit un tour en moul' dans Never trust pour se rappeler cette époque ou il courait dans Coulée douce, 7a+ pendant que AK, toujours en mal d'assureur, finissait de faire la coche de la falaise. Comment parler de Tina Dalle sans évoquer la voie de référence du site, la bien nommée Trapèze dans l'azur, 8a qui résista aux assauts des prétendants.

Notre "petit" groupe prit ensuite la direction des dalles de gauche, afin de permettre à tous de grimper dans les voies plus faciles. En fin de journée, je tentais même une montée de repérage dans
Tarzan un 7c+ en dalle très exigeant. Le crux de la voie restera encore à être déchiffrer avant de tenter les essais, mais c'est sur je reviendrais.


En bonus deux vidéos de mauvaises qualités (comprends pas c'était bon sur le PC) avec des commentaires mythiques de
Soso ,Tata Elo et les encouragement de Manon. La prochaine fois je ferai un montage avec bande son... Je n'ai également pas mis celle où l'on voit BenJ assurer, elle était interdite aux -12 ans pour les images choquantes qu'elles comportaient. Imaginez juste un grimpeur à 5 m du sol, assuré par un gars qui discute et qui donne du mou de façon très généreuse...









Encore merci pour ce week-end "changement d'air", nous en avions bien besoin pour décompresser, après les pénibles évènements des semaines précédentes.