dimanche 21 novembre 2010

La Mort hyène...

Pour une fois laissons les photos parler... Point de blabla inutile sur une hypothétique falaise dans une vallée polluée et inaccueillante, point de récit de pseudo croix sur une vire hostile, point de ragots et commentaires acidulés sur quelques "homo-grimpus" locaux, juste des photos pour faire transparaître tout notre art.





Vous pensiez que je m'arrêterais là ? sans faire de réflexions, vous laissez en paix à contempler ces belles photos sans réagir ? Non, c'est trop dur, il faut que je vous raconte notre rouste en Maurienne.

A la manière de nos chers compères de LaCuvette venus chercher bonheur à Fréterive la semaine dernière, nous décidâmes collégialement de faire le déplacement à Hermillon, en plein coeur de la basse-cour de Maurienne pour goûter à ce gneiss très fracturé et si particulier. Évidemment, pour les amateurs de calcaire comme nous, le passage sur ce style de préhension, tout en vertical et plat, demanderait un certain temps d'adaptation. Enfin, pour les grimpeurs de LaCombe, habitués à grimper sur n'importe quel caillou et surtout habitués des lieux, nul besoin de période de chauffe. Et oui, Hermillon est le fief des CAFistes et donc de leurs moniteurs et initiateurs, en gros nous étions en pays conquis. Comment expliquer alors la rouste subie sur cette falaise mêlant voies d'initiations et projets déversants de notre confrère Ben Perette ?

Petit falshback ou analepse pour les intelos et non pour les pervers, d'une journée et nous nous retrouvons sur la vire d'Arbin en compagnie de Roberto, des frères Lumineaux, et de Niko. Les désormais habitués des lieux s'échauffaient dans le tout nouveau code rectum en 6a+, puis dans scarfesse 6b+, avant de sortir les armes pour se réchauffer, dans un arbre. Est-ce que je délire ? Pas le moins du monde, car il fallait voir toute cette énergie dépensée et les manoeuvres de cordes employées pour faire tomber ce maudit chêne, resté debout malgré une coupe impeccable, afin d'aménager un semblant de vire. Bien sûr, rien de comparable avec les insatiables Ducolomb, véritables terrassier de Parves, défricheurs de vires et équipeurs de quelques perles du Bugey. S'ensuivit une grosse séance pour Roberto et Antoine, le plus jeune des deux frangins, qui parvinrent enfin à faire la coche du bon, la brute et le trou béant en 7c bien tapé et ceci de la plus belle manière, sans trembler. Startrique 8a fut également à l'honneur sans jamais faillir, ainsi Niko ne put clipper la dégaine d'avant crux après une montée de re repérage, Roberto, encore sous le choc, ne parvint pas à faire les mouvements de ce crux si diabolique alors que Victor, sans force et sans reproche dut se contenter d'un effleurage méthodique de toute les prises sans faire les mouvements intransigeants de cette magnifique voie. Merlin l'emmencheur 8a+/b eut aussi droit à sa visite hebdomadaire après un petit lifting au sika afin de consolider quelques prises péteuses. Toujours les mêmes arrêts, toujours les mêmes remarques et puis le dernier essai avant la nuit fut presque le bon avant de me rendre compte qu'une prise clé était mouillée, anéantissant aussitôt mes espérances et motivations pour tomber le mouvement d'après. De toute façon j'étais occis et n'aurais pas pu prétendre à l’enchaînement vu mon état de fatigue après avoir enchaîner la deuxième partie menant au relais. Vous l'aurez compris, ce samedi après-midi, nos muscles avaient été mis à contribution comme NiKo le prouve en se réchauffant.


Maintenant faisons une avance rapide au dimanche, sur cette falaise tant reconnue de la Maurienne et retrouvons Roberto, Niko, Soso, JC sans oublier LaLoutre et une partie de sa famille venue exprès lui souhaiter un très bon anniversaire. Avec moi : "Joyeux anniversaiiiiiire, joyeux anniiiiversaiiire, etc", son âge me restant inconnu. Direction le récent secteur du haut, défriché par le Lycée pro de St Michel de Maurienne en 2008. Et là, perché au soleil la rouste fut consommée. LaCuvette vient en Savoie et plus précisemment à la Chambotte ou à Fréterive pour se faire corriger et nous, nous allons en Maurienne pour prendre nos fessées. Rouste donc dans un 6c+, puis nouvelle rouste dans le départ direct de cette dernière, en 7a immédiatement recotée par LaCombe à 7b. Après calage des méthodes dans le pas de bloc initial, je fus le premier à ouvrir le bal, suivi de Roberto et enfin de NiKo. Toujours demandeur, en bons masochistes, nos deux compères partirent dans le très réputé 7c de synopsis, pour se faire encore plus mal. Hélas dans ce genre de pratique à risque, il faut toujours être bien monté, c'est-à-dire pourvu de deux grosses "corones", si on veut dominer la bête. Comprenez par là que ni l'un ni l'autre n'atteignirent l'orgasmique relais situé si loin après le dernier point, qui, à l'image de l'ensemble des autres protections, était mal placé. Evidemment d'autres, dont je fais parti, avaient, en leur temps, utilisé la méthode des faibles en "perchant" les problèmes. Pourtant NiKo donnait tout ce qu'il pouvait, entre cris de peur et de rage, à chaque trouée, dans le ciel. Pour finir, notre JC, le plus CAFiste de tous, le plus geek, le plus grand amateur de mode vestimentaire, le plus grand fan de matos de grimpe finit la journée en sifflotant dans Technique et Bourrin, le 7a+ de la falaise.

Voilà donc une bien belle journée, passée en famille à grimpouiller, juste pour le plaisir d'être ensemble et ma foi les croix n'auront pas été grosses mais auront permises de relativiser, de redescendre sur terre, de se dire que la Maurienne c'est vraiment le pays des cotations erronées et farfelues faites pour vous dresser. Allez, la prochaine fois on va dans la Drôme comme dit Roberto car pour la même difficulté on a des 8a+. J'ai hâte...

lundi 15 novembre 2010

Moral en baisse

Un viaduc en prévision, une bonne tranche de grimpe entre potes pendant ces jours de repos bien mérités, après deux jours de travail arasant, voilà ce qui était prévu !!! Mais la météo capricieuse de ce mois de novembre en aura décidée autrement, entraînant une baisse de moral et de motivation jamais encore rencontrés depuis notre arrivée en terre Savoyarde. Évidemment, on idéalise, on se projette, on rêve même, devant la possibilité de pratiquer notre activité favorite, et on tombe de haut, le matin lorsque ouvrant les volets, on découvre que la pluie a déjà détrempé la route... Alors on se console dans les bras de sa douce, on revient sur terre pour redécouvrir les joies d'une promenade à vélo en famille entre les gouttes, on revisite sa vidéothèque, bref on tue le temps en rêvant à des jours meilleurs. Pendant cette période d'introspection on se demande si la Savoie était le bon choix de vie sachant que dans le Sud, il fait grand beau...

Puis le week-end, court répit avant une nouvelle dépression, atmosphérique celle-là, promesse de bons moments et de bonnes escalades. Ainsi dès le vendredi soir, je retrouvais mon acolyte du CAF, François sur notre mur préféré, 8m de haut et proposant des voies de force parfait pour mettre le péchon avant de tâter mes projets.

Je rejoignais Roberto le lendemain matin, complètement fatigué et "courtbatu" de la veille ( le bloc encordé c'est nul finalement), sur le parking des vignes, prêt pour une journée ensoleillée et délicieuse. Aux sons des aboiements et des tirs, notre montée se fit plus intimidante et stressante, malgré le tintement des clochettes de ces chers toutous. Une fois là-haut, la magie opéra de nouveau, et après une courte pause tel un arrêt au stand prématuré dans une course de F1, nous passâmes à l'attaque de cette face, comme nous, presque sèche. Échauffement dans la L1 improvisée d'Alerte à Malaucul 6b, pour dire, puis alors que nous allions conclure, l’échauffement bien sur, tout droit sorti des entrailles de la forêt, le maître apparut. M Chollat en personne, accompagné d'Hervé, même pas fatigué, à peine transpirant, une sorte de surhomme qui ne connaît ni la peur, ni la fatigue, ni le chemin d'accès, ni le topo d'ailleurs, mais qui était quand même là, sur ce bout de vire peu confortable près à en découdre avec ces nouvelles voies. Ainsi ce fût Le bon, la brute... , le désormais incontournable 7c de la falaise qui tomba, mi flash, mi à vue, devant les yeux ébahis de Roberto, dans son escarcelle. Puis le 7a, bloc mais pourtant sympa, Manon des bourses, après un joli effort pour se sortir de l'impasse dans laquelle il s'était fourré. C'est souvent le cas avec les héros, ils s'en sortent toujours.

Et là, comble de la journée, du jamais vu, une troisième cordée faisait son apparition. Les p'tits jeunes du club, les frères Lumineaux voulaient eux aussi profiter de la tranquillité des lieux et pourquoi pas faire une croix. Tout ce beau monde cohabita, tant bien que mal, pour finir la journée en beauté. Ainsi, notre héros fit la deuxième répétition connue de Teube raideur, 7c/c+ au premier essai, après une démo de gainage et de serrage de réglettes, Antoine et Roberto randonnèrent dans la L1 du Bon, la brute... en 7a+, l'ensemble restant à enchaîner. De mon coté, je fis des essais de moins en moins prometteur dans Merlin l'emmencheur en 8a+/b avec un départ encore un peu sale et engagé. Il faudra peut-être renforcer quelques prises pour ne plus psychoter dans le bas comme en allant chercher l'inversée bac de la section finale.
Le lendemain, télé-transportation à St Pancrasse en terre cuvettarde pour essayer de grimper malgré le fort vent de sud et 15°C au thermomètre. En 3 heures de temps, Soso essaya de grimper avec son nouveau look et sa nouvelle décoration de cheville, je passais une heure pour enfin trouver les méthodes dans le ménage des méninges 8a de la grande muraille, avant de l’enchaîner l'essai d'après et de cocher, par la même occasion, le secteur avec un grand soulagement pour mes poulies. Enfin je pensais avoir fait la coche du secteur, car en voulant contempler et me remémorer tous les efforts déployés pour en arriver là, mon regard tomba sur des plaquettes toutes neuves qui montaient jusqu'à un beau relais 15m plus haut. Il y avait une nouvelle voie à la grande muraille, quel scoop. Après quelques recherches et jolies découvertes sur le blog de mon homologue de LaCuvette, j'avais un nom, la mythologie du surbouc pour une cotation estimée du bas à 7b+!!! A voir donc.
Mais j'appris par la même occasion qu'une expédition de quelques cuvettards était venue à Fréterive pour se faire rouster. Ainsi, Luca, le pourfendeur de réglettes putrides, la star de ces dames, le plus Italiens de tous les cuvettards, accompagné de Nico notre ex-PB master une véritable machine à gainer et d'Eric, étaient venus prendre une déculottée dans ce temple de la force pure que sont les dessous de Fréterive. Il faut dire que le profile de la falaise ne laisse que trop peu d'illusions sur le type d'effort à fournir. Et oui, les voies sont plutôt courtes, péchonnantes, elles font mal à la peau des doigts et demandent de la force en pincette pour certaines d'entre elles. Rien de très accueillant surtout quand on connaît l'accès et la remontée sur les mains courantes qui se perdent dans la végétation. Pourquoi descendre alors ? Ou plutôt, pour qui descendre ? Pour les amateurs de bourrinage court, pour les fans de gros blocages, les fous de la réglette, pour ceux qui veulent partir en h3 sans avoir honte, pour ceux qui préfèrent tout donner dans les cinq premiers mètres et laisser aller dans les quinze derniers, pour ceux qui aiment le sika et les prises surnaturelles, pour les amateurs de beaux paysages et du Mt Blanc, pour ceux qui ne veulent pas vaincre sans péril pour triompher sans gloire, pour les défenseurs du faucons pèlerins, pour les savoyards, pour les cuvettards, pour les alsaciens... En réfléchissant on pourrait trouver maintes autres raisons, mais finalement la meilleure c'est encore pour découvrir ce site en profitant du soleil et parfaire son expérience de grimpeur, pour ce qui est des croix, elles passeront après, en bonus.
Mais vous ne voulez pas rester sur votre faim et une bonne propagande ne serait rien sans photos alors voilà du rêve avec Mat Bouyoud et Toto Truchet en démo dans Trytheotherhole 8a, Je suis de ceux qui déséquipent encore 8a, et Gaza maudit 8a/a+.

croisé de départ dans trytheotherhole 8a


un repos!!

3 ème mouvement dans Je suis de ceux qui déséquipent.

La sortie en dalle.

Dans le début du crux de Gaza maudit 8a+

L'oeil du tigre!!

Le crux réta con, optimisé par Mat.

Voilà messieurs les grimpeurs, à vous de juger sur place maintenant.
Pour le team LaCuvette, on se fera un trip avec rdv à 7h30 sur le parking afin de réveiller les faucons et de surprendre les chasseurs.