lundi 28 novembre 2011

La crise du logement.








Crise tout court diront certains, et pourtant chez les grimpeurs, c'est bien dans le logement que la crise se fait le plus fortement ressentir. Je vous dois quelques explications. En effet, comme le grimpeur ne pense qu'à une seule chose pour garder l'envie de se lever tous les matins, c'est-à-dire à la météo qu'il va faire aujourd'hui, pour savoir s'il peut grimper, la crise financière et autres tracas de la vie courante, il s'en fout. Partant de ce constat pitoyable, on peut dire que le grimpeur n'est pas un être qui se soucit de son confort personnel ni de son hygiène, préférant le confort d'un duvet sale dans une kangoo aménagée à celui d'un lit king size avec draps en satin de 200x200, dans une maison cosy, rejetant la société de consommation actuelle pour vivre du RMI et de sa passion pour le rocher. Pourtant, un peu en contradiction avec ce que je disais précédemment, le grimpeur a besoin de grands espaces. C'est cela qui le pousse à préférer marcher 30 min dans un pierrier instable afin de s'élever du tumulte citadin, plutôt que de grimper au dessus des poubelles. Mais là encore, tous les goûts sont dans la nature, et certains de mes semblables préfèrent encore les odeurs de déchetteries aux senteurs automnales. Ainsi les grimpeurs de LaCombe aiment à fréquenter des sites déserts, secrets, bousiques qui sont légions dans notre charmante région. C'est bien connu, dans les zones paumées le prix au m² est plus faible qu'en zone urbaine. En escalade c'est la même chose, plus on se paume et plus la falaise est déserte. Le grimpeur jouit alors de place pour pratiquer son sport. A Fréterive, par exemple, seul le vol des faucons peut venir perturber le calme des lieux, si indispensable à Toto, Matt et Gaétan pour se ressourcer. Il faut dire que le simple nom de Fréterive suffit à faire fuir bon nombre de grimpeurs. Mais il en faut plus à Matt pour se décourager, et dans sa soif de croix, il avala aux premiers essais les nouveaux 8a+ et 8b+ qui lui restaient. Toto préféra bronzer après sa rouste dans Louise Attack, 8a engagé et inbitable en haut. Gaétan avait oublié ses piolets et ses réflexes de grimpeurs pour s'économiser dans le très beau 7c du milieu. Enfin je me mis le compte dans le 8a du milieu, très bloc, aux mouvements de gainage puissants. Il faut dire qu'avec mes méthodes en carton cela compliqua bien les choses.


















































Mais la crise est venue tout chambouler. Les grimpeurs urbains s'exilent alors hors des villes vers des endroits moins chers. C'est de cette façon qu'on se retrouva à cinq cordées à Arbin, le sol jonché de sacs à corde, de dégaines, de chaussons, de fringues... Une intimité qui fait penser aux soirées partouzes dans la hall Chartreuse, sans pudeur, les mecs sortaient leur engin pour pisser juste à côté d'un autre couple trop concentré pour réagir. Désolé pour le manque de place les amis, j'avais pas soupçonné que la crise s'abattrait ainsi sur cette petite vire. Néanmoins, l'ambiance était au top, tout le monde s'encourageait, se congratulait, se marrait, les locaux mataient et immortalisaient l'instant. Le car de Grenoblois qui avait fait le déplacement se rendit vite compte du potentiel. Dédé Bouvet rata ainsi de peu Alerte à Malaucul en 8a/a+, David tapa de beaux essais dans 20000 vieux sous mémère, désormais 7b et Yann, après s'être perdu dans 20000 vieux... trouva le relais du Bon, la brute... en 7b+/c. Notez que les cotations ont subi un plan de rigueur sans précèdent. Toto ne fut pas en reste puisqu'il empocha quelques belles croix dont Manon des bourses un 7a+ proposée 6b, Startrique 8a avec la méthode du Man c'est à dire sans clipper les deux dégaines du crux, puis La grande dérouille flash en 7c+ qui fait mal aux bras. Arbin est donc victime de son succès et nos voisins de LaCuvette aiment à s'y rendre pour goûter aux joies des cotations faciles, du soleil, de la tranquillité, du caillou neuf... Eric.M tel Jules César est veni, vidi, vici, et repart avec Alerte à malaucul et Startrique dans ses affaires, tandis que Luca est en passe de faire cette dernière. Il ne manque plus que Tata et la boucle sera bouclée.






























samedi 5 novembre 2011

Tous seins dehors.




Toussaint dehors, à l'air libre quoi !! Oui, j'aime les jeux de mots foireux et alors !!! Ca permet au moins aux futurs jeunes papa de mater un peu des gros seins à défauts de pouvoir toucher ceux de leurs femmes enceintes. Toussaint, des vacances situées pendant la meilleure période pour la grimpe. Souvent du soleil, juste comme il faut, permettant de grimper torse-poil, en short. Mais à Buis-les-baronnies, le soleil peut vite rimer avec grosse chaleur et sieste sous un chêne vert à attendre un nuage bienveillant.Vous l'aurez donc compris, LaCombe s'est accordée des vacances à l'étranger, dans le sud, en compagnie d'une bande d'alsaciens, en souvenir du bon vieux temps, lorsque tout ce petit monde se croisait sur les vires foireuses de la cuvette Grenobloise.



Depuis beaucoup de choses ont changé. AK et Cath sont devenus des sudistes amateurs de voies longues, continues et déversantes, de bons vins rouges et de douches pédestres post grimpe. Ils adorent toujours se faire réveiller de bon matin et partagent volontier leur lit, surtout si ils sont nus dedans...


Yaya et Blanblan attendent un heureux évènement dans leur appart' tout neuf, situé dans un bled à consonance allemande, au canapé plus que gênant, une bouteille de Pommard dans les mains.


Tchut tchut Mater et Claire sont devenus parents et ont remis ça pour former un début de grande famille dans leur loft de Munster. Pour eux escalade rime désormais uniquement avec Alsace, quelle tristesse, sauf quand on fait la une des news d'escalade-alsace.com.


Par contre d'autres choses ne changeront jamais, immuable dans le temps.

AK restera toujours un chercheur de méthodes invétéré, même dans les 6a les plus bousiques, il refait inlassablement les mouvements pour trouver le bon enchaînement, le placement idéal. Cette science du mouvement nous aura été très utile dans Nico un 7c/c+ au secteur Lou Passo, un coin sympa pour les enfants avec des voies discount type Beurk, 7b+ dans le topo mais 7a max à Annot et d'autres bien tassées tel Nico.



Justement avec nos méthodes en bois de cagette, la voie se transformait en un horrible 8a, mais heureusement maître AK dans sa corde perchée nous dégotta une méthode en chêne massif de quoi satisfaire notre bûcheron Alsacien, tchut tchut Mater comme votre kro-niqueur lors de leurs tentatives flash, au prix de beaux combats tout de même. Malheureusement le maître AK laissa sa récompense tomber, un comble... Il trouva aussi la solution dans Flash dance en 7a+ pour permettre à Yaya d'enchaîner une voie dans la journée, flash s'il vous plaît. Mais le bougre était déjà grillé et ne put venir à bout de Psychose 7b, pourtant randonné par Tchut tchut et AK, comme quoi les méthodes ne font pas tout en escalade, et qu'une bonne paire de biceps valent des fois mieux qu'un QI de 140. Enfin, quand on a ni l'un ni l'autre, on galère un peu quand même, et il ne nous reste que le courage ou la hargne pour triompher, hein Yaya ?


AK conserve donc cette motivation si particulière qui peut le pousser à aller dans une voie juste pour te prouver que tes méthodes sont bidons. A ce petit jeu là, il excella encore dans Rigpa...à Baume Rousse comme dans sa voisine, les secrets de Régine, toutes deux 8a. Method man avait encore frappé pour le plus grand bonheur de l'exterminateur de stères de bois qui empocha les deux la même journée plombant ainsi l'ambiance en bas de la falaise. Peu importe AK était content et se gargarisait d'avoir trouvé les vraies méthodes, mais au fait, il faudra peut-être penser à les vendre ou à les faire éditer toi qui connais quelques ex-rédacteurs en chef de mag' de grimpe ?





La motivation inégalable de Tchut tchut Mater ne change pas non plus. Toujours à fond pour aller grimper, levé à 7h00, près à 7h30, tel un cuvettard, pour foncer à Baume rousse plier les voies dures à vue. Ainsi tombent, Rahan fils de Crao en 7b+, comme tous les 7a+et 7b d'échauffement du séjour. Impressionnant pour quelqu'un qui n'avait pas touché de calcaire depuis très longtemps. Une autre chose surprenante c'est sa capacité à surcompenser d'une journée à l'autre. Il était encore humain les deux premiers jours, puis la machine s'est enclenchée capable de faire deux 8a, plein sun, à une heure d'intervalle, après avoir forcé dans Rahan... et effectué la marche d'approche lesté par Abi qui découvrait son papa mutant. J'ai beau porter Manon depuis 2 ans, je suis toujours incapable de faire une telle perf', le secret doit être ailleurs! Dans la nourriture peut-être, car si j'en crois le régime alimentaire des alsaciens, plus on mange gras et industriel, plus on devient fort. Enfin cette règle s'applique uniquement à AK et Tchut tchut Mater, capable de se baffrer des saucisses en tube, gâteaux apéros et chips le soir, mais d'être au top le lendemain. Pour Yaya et moi ce régime n'était pas synonyme de croix et performances. Yaya, trop bourrer tous les soirs pour trouver la force et les méthodes dans les voies et moi trop souvent dans le chiodrome pour pouvoir gainer convenablement. Faut dire que le vin blanc c'est pas mon truc, trop de sulfites pour mes intestins... Voilà donc le carnet de croix de notre bûcheron qui s'allonge encore un peu plus, à tel point qu'il en aura fait autant en 4 jours de grimpe à Buis qu'en 4 ans de grimpe en Alsace... Mythique.




Yaya non plus tu n'as pas changé, tu es toujours ce même étranger ( bah oui, l'Alsace c'est presque l'Allemagne, et ce n'est pas notre Chibro national qui dira le contraire), et tu me fais toujours halluciner.



Tu es capable de marcher les mouvements sur arquées dans les 8a et de raser dans les simples 7b. Tu vois de quelles voies je veux parler ? Mais l'escalade est un sport ingrat, et le caillou aura eu raison de la peau de tes doigts, cruels cailloux qui rend la douleur plus forte que l'envie de tenir les prises. Enfin, l'important était de se gaver de bonnes sensations parce que concernant la promotion de ta marque sponsor, cela n'a pas dû donner trop envies aux grimpeurs d'acheter... HOUU! Le coup bas, mais non, ta corde était bien. Elle aurait pourtant bien servi le dernier jour, pour mouliner dans Les spaghettis des ténèbres, le long 8a qui ne passe malheureusement plus à cause d'une prise cassée. Cette ligne remarquable, ouverte par Ghesquier en 1995, valait vraiment le détour, et sans cette prise en moins, nous aurions pu arquer tous ensemble pour en venir à bout. De même, ta corde aurait été fort utile pour nous assurer dans 6662, un petit 7c+ bien physique. Une bonne séance de saucissonnage/"pendulage" nécessite toujours une bonne corde et puis la tienne n'était pas encore coupée, me trompe-je ? Je finirai par cette petite maxime te concernant : qui aime bien chatouille bien.






Donc l'année prochaine on remet ça ? Dans un loft de 10 chambres avec des nounous suédoises pour garder tous les mioches, salle de massage thailandais avec masseuses pulpeuses, hammam avec eunuques, jakuzzi chaud pouvant accueillir tout le monde, des cuisiniers pour préparer des repas équilibrés, et peut-être qu'on pourra enfin perfer en falaise.



vendredi 14 octobre 2011

Ouverture de la Chasse.


Une bonne blague pour commencer, telle qu'on la raconte entre collègues, perchés sur un mirador à attendre la biche : C'est deux curés qui prennent une douche ensemble après une séance de sport. Le premier dit à l'autre : "t'aurais pas grossi de la bite toi?". "Non" répond le second, "je rentre toujours dans du 12 ans." Ahhhh, voilà du gros, du gras qui tache et fait vomir! Enfin, avec la reprise de la chasse il va falloir s'y habituer, car chez LaCombe, la période de chasse rime avec Arbin, petite falaise récente et nichée dans un vallon entre deux territoires de chasseurs. Les spécialistes vous diront que le début de la chasse coïncide presque toujours avec la fin de la pêche. Là encore, j'en connais qui s'en moque éperdument et continue à braconner en toute liberté sur nos falaises Savoyardes, toutes cannes dehors, quelle honte !!! Vous pensez à ces pauvres spits, une espèce plus ou moins rare, certaines fois affublés d'un ridicule morceau de ficelle pour les attraper plus facilement. Mais dans la plupart des cas il faut avoir recours à la perche pour remonter le cours d'eau sereinement...Vous savez bien, je veux parler de cet outil, de plus en plus rependu dans le microcosme des grimpeurs, qui sert à pré-clipper les premières dégaines et quelques rares fois ( on est en Savoie!!) à mousquetonner des points situés trop haut selon notre appréciation et/ou notre appréhension à prendre un plomb. Il en existe de toutes sortes, des fabriquées mains, des achetées, des écologiques, mais une question existentielle me taraude encore : " la taille de cette perche est-elle proportionnelle à la taille du sexe de son utilisateur?" Et oui, nous avons tous entendu, au détour d'une conversation, un grimpeur dire qu'il en avait une grosse! Mais de quoi parlait-il? De sa perche évidemment!! Au Marocaz, par exemple, il y en a pour tous les pêcheurs, pour ceux montés comme des ânes qui iront dans Bubka 8a+/b et son premier spit à 6m15, les montés menus qui préféreront le nouvel équipement de suceur de spits en 8a+, mais aussi pour ceux qui choisiront de (se) tirer sur la ficelle dans des voies comme boites en stock 8a+/b, au secteur du bas ou dans la plupart des voies du Marocaz du haut. Et oui ce qui attire le plus les yeux quand on arrive en haut, c'est les chasses d'eau, immenses, qui courent le long du rocher. Ici la discipline reine c'est donc le mouv' dynamique, sur ces bouts de cordes blanchies et affaiblies par le soleil, en serrant fort les fesses, pour franchir les crux.

Il m'arrive rarement d'être ébahi devant quelque chose de grand mais je dois bien reconnaître que certaines cannes m'ont laissées en émoi, celle de Yaya, d'une taille record qui risque de rebuter certaines demoiselles et d'attirer les gourmandes (dommage il est marié maintenant!), celle de Tata LaCuvette, très longue et fine au bout ou encore celle de notre ex couineur national, le fameux Monsieur JeGrimpe.com, alias Philippe Moreau, capable de clipper les relais de certaines voies de côte rousse. Dans la catégorie petite et passe-partout, on retrouve les piliers de LaCombe, avec celle de Victor, plutôt courte et massive, agréable à transporter, et la polyvalente de Roberto, ou la canne de celui qui n'assume pas, car transformable en bâton de marche. Enfin, il y a ma canne, la version normale si on peut dire, qui permet de pêcher à peu près tous types de spits. Pour la petite anecdote seulement deux voies lui ont résistées : une dalle horrible et engagée autour de 8a+ au col du Mollard (Savoie) et une voie au mur de l'angoisse à Voreppe, deux sites où il en faut une grosse, accompagnée d'une bonne paire...

Mais revenons à nos moutons. En ce début d'automne, des croix marquantes ont été faites. Victor passe la vitesse supérieure en cochant, assez rapidement, la belle Ragga tonique en 8a+ au Marocaz du bas. Quelques montées, avec sa perche au cul, pour mettre au point les méthodes et puis les essais, et puis ce pied droit qui remonte et se place sur le bon gratton permettant de lâcher la main gauche pour envoyer vers la règle... et puis le clippage du relais, à l'agonie il faut bien le dire, mais tellement content de franchir un nouveau cap. Dans la foulée de cette belle journée, j'empochais aussi mon 8a+ avec Suceur de spits, belle et complète avec un effort de bourrin dans le dévers suivi d'une dalle technique. Cette voie a de plus connu un bon lifting et passe désormais sans les chasses d'eau immondes de 5m et autres sangles qui séchaient là depuis l'ouverture. Les points sont donc placés au mieux pour mousquetonner sans les rallonges, en gardant le caractère obligatoire des pas du crux du bas. Messieurs, vous pouvez la ranger, vous n'aurez plus à la sortir!! Comme je le disais en intro, c'est vers Arbin, un autre lieu où ces messieurs pourront la laisser au chaud, que LaCombe aime à se donner rendez-vous. Du coup de nouveaux projets émergent pour Victor et Man Matéo et il faudra revenir pour les plier mais chuuuutt, je ne dis rien, et si vous êtes curieux, venez les observer là haut.