mercredi 30 janvier 2013

Grimper en hiver : mode d'emploi



Grimper en hiver c'est un peu comme faire de la cascade de glace en été ou du ski sur des cailloux, cela requiert une bonne adaptation et l'utilisation d'un matériel adapté pour se faire moins déplaisir et adoucir ces quelques heures de souffrances insupportables. Après un début de saison hivernale sur les chapeaux de roues, comprendre les pieds dans la neige à l'AmicaleLaCombe se devait de tester, pour vous, l'escalade sous la pluie, le vent, sans soleil, dans le brouillard, et par des températures négatives.




Nous allons donc vous livrer tous nos petits secrets et astuces pour que vous puissiez pratiquer votre activité favorite par tous les temps mais surtout quand c'est pourri.

Primo, choisissez des voies courtes, oubliez les voies trop longues qui vous congèleront les doigts avant d'atteindre le relais, sans compter qu'il y aura des effets indésirables dû à l'onglée telle que l'envie de vomir votre repas une fois redescendu, si ce n'est pas une envie de vous chier dessus tellement la douleur sera forte... Une perte de contrôle totale, aperçue de votre future incontinence. Chez LaCombe, on connaît quelques falaises idéales en terme de hauteur, pour apprendre à gérer au mieux ces doux picotements digitaux et pédestres. En plus, s'il vous prenait un besoin subit de courir vous soulager, l'attente sera moins longue pendant la redescente. L'amicale est un terrain de jeu parfait avec juste ce qu'il faut de soleil et des difficultés modérées qui épargneront quand même vos petits doigts boudinés. Les pieds dans la neige donc, avec un soleil plus que relatif, nous avons lutté contre le froid en croitant Baise amicale en 7b+. Une voie courte qui monte bien en puissance mais où l'onglée ne vous gênera pas, si comme Victor vous prenez soin de vous frictionner les mains avec de la neige auparavant.


Justement, la neige est présente sur pratiquement tous les sites en ce moment. Surtout à Fréterive qui s'est transformée en champ de bataille après qu'une grosse avalanche ait dévasté le chemin d'accès au secteur du bas.



Deuxio, choisissez des sites orientés au Sud, on ne sait jamais des fois que le soleil pointe le bout de son nez.  Fréterive sera alors le lieu parfait pour espérer profiter de la chaleur du soleil hivernal. Mais attention, je m'égare du sujet car cette fois vous pourriez presque prendre du plaisir sans souffrir le martyre. La preuve en est dans La poutre d'Obama Ko en 7a, ce ciel bleu, ces couleurs, c'est dégoûtant et de telles photos devraient être censurées. Surtout que cette fois-ci j'arrivais à faire dans la séance, en 4 essais, mon premier 8a de l'année 2013 avec la superbe Si tu entends les chiens c'est que ça va loin, une voie équipée par Toto Truchet à la grande époque. Pour réaliser cette performance je dus utiliser la fameuse technique du coincement de genou qui vient écraser les doigts de la main pour réussir à tenir cette très mauvaise verticale gauche. Victor, toujours dans les bons coups et motivé comme jamais, plia de son coté Trytheotherhole, petit 8a, en deux séances malgré les conditions d'accès à la falaise rendues exécrables.

La classique poutre d'Obama ko 7a
La descente en rappel et le retour dans la jungle
Après la croix
Par contre, la Muraille à St Pancrasse est bien dans le thème : soleil voilé, tendance nuageuse, 5 degrés Celsius, neige sur le chemin d'accès, et un petit vent glacé pour couronner le tout. Des conditions idéales pour une bonne séance de loose en moulinette, synonyme d'essais infructueux. Pourtant les bonhommes de glace que nous étions devenus commençaient à fondre sur ces dalles ignobles. Luca passa à un mouvement de l’enchaînement de Eurêka en 7c+/8a, Victor à un pied de celui de Bobtail frénétic et moi à 20 mouvs du demi-enchaînement de la Mythologie du Surbouc en 8b. Allez, je grossis un peu, à 10 mouvements si Dieu est avec moi. Victor a certainement raison, je n'ai pas assez la motiv', la niaque pour sortir toute la rage qui m'habite au bon moment. C'est peut-être qu'elles m'ont quittées avec la paternité et que maintenant je me défoule sur mes charmants enfants pour ne plus avoir à le faire en falaise... Appelez la DDASS, vite...


Derniers rayons sur la muraille



Le crux de Bobtail, marché par Victor
Il faut mettre la capuche pour faire le crux


C'est grâce à des conditions hostiles propres aux mois de décembre ou janvier en Savoie que nous pouvons vous prodiguez notre troisième conseil : habillez-vous chaudement; bonnet, gants, collants, minimum 10 couches de vêtements, en alternant tissu chauffant et tissu coupe-vent, protégez vos chaussons d'escalade du froid en les plaçant contre vous, sous le manteau. Vous ressemblerez alors à Lolo Ferrari à l'apogée de sa carrière, mais avec un peu d'imagination, vous pourrez, comme Luca, vous peloter les prothèse PIP sans retenu provocant un afflux de sang dans le bas ventre, vous réchauffant par la même occasion. Par contre pour l'influx nerveux, vous serez perdant, mais cela vous évitera, au moins, d'avoir le symptôme du pied jaune, quitte à passer pour un pervers. Évidemment, pour Soso il n'y a plus de place sous la doudounne, alors il faut souffrir et faire avec.


  

Pour les autres minettes par contre, la dernière solution sera d'utiliser des chaufferettes, ce qui constitue notre dernier conseil. Mais là encore, il y a des recommandations voir des contre-indications très précises pour briller sur un site d'escalade comme en soirée mondaine. Ne pas mettre votre chaufferette dans le slip, ça peut brûler et de toutes façons, le froid intense vous fera vite revenir à la réalité. Ne pas les lécher non plus, préférez raconter des conneries pour maintenir votre langue au chaud. Qu'elles soient Chimiques ou électriques, il faudra presque tout le temps vous frotter les doigts dessus. Mesdames, faites néanmoins attention car une chaufferette électrique comme celle de Victor peut se confondre avec un sextoy et la vision de jeunes femmes sexy en train de se frotter avec cet instrument par de vieux grimpeurs pleins de testostérone peut vous entraîner dans des situations inconfortables, notamment à Arbin où la vire n'est pas bien large.






Pour résumer : sortez couvert, sur des sites bousiques, orienté au sud, de 10m de haut pour éviter l'envie de vomir dû à l'onglet qui s'installe dans la durée. Utiliser la neige pour vous frictionner pieds et mains avant de taper un essai, servez-vous de chaufferettes pour réchauffer le sac à pof, le slip, le corps et les chaussons ça vous évitera de prendre froid à la tête, et de faire comme moi, raconter des inepties. 

mardi 1 janvier 2013

Silex and drugs and Roque'n'Roll'

Sex and drugs and rock and roll

Is all my brain and body need
Sex and drugs and rock and roll
Are very good indeed


La fin du monde était programmée pour le 12 Décembre 2012, nous y avons survécu. Le 25 Décembre 2012, comme tout à chacun, nous fêtions la naissance du petit Jésus autour d'une bonne dinde mais aussi la mort du petit papi. Cette année s’acheva donc sur une note d'humour puisqu'il faut bien reconnaître que casser sa pipe un jour de fête relève d'un humour second degré très prisé chez les grimpeurs.


Contre-temps en banlieue Parisienne, LaCombe se devait de trouver une occupation à sa hauteur. 

Silex :
Les Andelys, la Roque, les falaises du bord de Seine ou bouses putrides, appelées les comme vous voulez, regorgent de cette roche sédimentaire formant des nodules très durs, saillants de la paroi crayeuse. Ici le silex est roi. Il apparaît aussi être la seule prise solide de ces tas de cailloux pour une personne non-initiée. Et pourtant, comme sur n'importe quelle falaise calcaire, il y a des trous, des lunules, des règles à profusion qu'il faudra au préalable tester pour éviter qu'elles ne vous restent entre les mains. A force d'aller là-bas, je commence à comprendre comment il faut grimper sur ce type de rocher et les mouvements dynamiques sur les galets de silex fissurés ne me font plus peur. Il est même possible de tenter des à vue dans les voies historiques de C.Profit tel Skblllz en 6c, une voie qui faisait faire caca tout mou avant d'être rééquipée correctement. 



Mais de là à dire que la Roque c'est pour les p'tits zizis, il y a de la marge. Les relais ont été remplacés mais il subsiste encore des points d'ancrages types "plomberie" dans certaines voies peu répétées. Ainsi dans Luky-lucke, un 8a juste horrible dans la difficulté où tout l'art de la préhension de silex en briquet sera nécessaire, vous serez amener à mousquetonner des bouts de tiges métalliques centenaires, rouillés jusqu'à la moelle pour passer le crux ultra bloc de la voie. Une sorte de TA en école d'escalade en somme, le tout conventionné par la Fédé.



Le lichen, l'ennemi du chausson
Un bon rasoir
Les trucs rouillés ce sont les ancrages de La Mira
 Mais revenons aux silex... Parfois ronds, parfois coupants comme des rasoirs, ils constituent presque toujours la prise clé sur laquelle on se rue le plus rapidement possible pour se sortir d'un mauvais pas. Mes préférés sont les plus petits, semblables à des tubercules de gingembres, que l'on peut aisément arquer avec le pouce ou travailler avec tous les doigts pour arriver à une préhension optimale. Ainsi dans Lèves la tête et comprend en gros 7a, je dus justement me battre pour comprendre comment tenir ces maudits bouts de silex alors que mes pieds ne voulaient pas tenir sur la craie licheneuse rendue glissante comme une patinoire par cette bruine omniprésente pendant le séjour. Si les silex sont des prises refuges, les pentes de craies ou autres aplats de pieds sont des prises de purges, elles te feront aussitôt regretter de les avoir utilisées en te faisant sciemment tomber. 





La Roque totalise un grand nombre de secteurs mais la soif irrationnelle animant LaCombe à la rechercher de la pire bouse nous pousse toujours vers la Spéléologue. En effet, il en reste encore des voies avant de cocher ce secteur, mais il faudra attendre les vraies bonnes conditions pour cela.

Une de plus Luky-Lucke 8a


Drugs :
Sans transition, il faut bien reconnaître que pour vivre là-haut il faut en prendre, de la drogue! Quel temps de chiotte! Remarquez il fallait bien s'y attendre car déjà qu'à cette période le Sud ne garantit pas de parfaites conditions alors dans l'Eure, elles peuvent vite devenir très glauques. Bilan : pas un jour sans pluie, sans vent, sans odeur...de bouc. Du coup, de la drogue, on a bien dû en prendre pour tenir le coup. Du foie gras, du saumon, des chocolats, des macarons, que des drogues dures je vous dis pour résister aux trois pauvres séances de grimpe en dix jours. Le soleil a bien fait son apparition mais j'étais trop occupé à me shooter comme un junkie au Coca, au Spasfon, au Smecta, au Probiotic, et à l'Immodium pour en profiter. Hélas, tous ces dérivés aux arrières goûts de méthadone pour un toxicomane du soleil ne pallieront pas au manque de cailloux en cette période de vacances.


Grand beau sur la Seine.


Désodorisant naturel

Roque'n'roll' :
Rock'n'roll' devrait-on dire? De bonnes vacances bien mouvementées, bien remplies : Un réveillon de Noël, un décès, une gastro, une rhino, un réveillon du 31, un enterrement et trois jours de grimpe sous la pluie.  LaCombe aime bien la musique rythmée mais celle de cette année bougeait un peu trop à son goût telle une sorte de techno hardcore à écouter avec modération tellement ça tape sur les nerfs. Vivement donc le retour sur nos falaises mouillées, ruisselantes, pleines de stalactites pour se faire corriger à souhait et pouvoir se plaindre de nouveau de ces cotations trop sévères. En attendant, l'ensemble du team LaCombe vous souhaite une bonne année 2013, pleine de bonheur et de croix à profusion.


Même l'accès était Rock'n'roll'