mercredi 23 mars 2011

Octogradiste

Clichés de rêves pour une voie démente : Startrique à Arbin, avec les Lumineaux en action.
Je laisse parler les images, cette fois, pour vous mettre l'eau à la bouche. Les mauvaises langues diront : un premier 8a, ça vaut pas 8a, mais il faut, avant de saluer la performance, tirer notre chapeau à la motivation allucinante de Victor pour venir à bout de ce projet. Il rentre ainsi dans le club assez fermé des grimpeurs octogradistes de LaCombe. Nous lui souhaitons de transformer son essai le plus rapidement possible pour retrouver cet état de bonheur.

Petite astuce, si vous voulez voir l'enchainement dans le bon ordre, faites défiler de bas vers le haut.












vendredi 4 mars 2011

Vive les vacances!


Des vacances d'hiver au printemps, fallait le faire, tant pis pour les skieurs et tant mieux pour nous, les grimpeurs. Il faut dire qu'avec nos médias qui nous inondent de reportages alarmistes sur les conséquences du réchauffement climatiques, il faut bien admettre que l'escalade est un sport d'avenir à contrario du ski qui se pratiquera bientôt sur des cailloux et avec des roulettes. Mais non, ignorants, il y a tellement d'argent en jeu que les stations ont prévu le coup et investi depuis belle lurette dans les canons à neige pour satisfaire à la demande de tous ces cons prêts à payer 50€ par jour pour aller s'entasser dans les files d'attente des remontés mécaniques, histoire de retrouver leur quotidien morose. Enfin, LaCombe pratique uniquement le ski de fond et est bien contente de ne pas voir cette population huppée sur les beaux domaines de nordique de nos petites stations favorites.

Ainsi, dès l'arrivée du GrosGui en terre savoyarde, nous partîmes à la Feclaz profiter du fartage minutieux et graphité pour une mise en jambe douloureuse et éducative. SoSo me jeta tout son venin pour venir à bout des 20 km de la grande boucle, mais gardera une certaine fierté d'y être parvenue malgré des conditions de glisse médiocre. Nous profitâmes, le lendemain, d'une journée neigeuse pour rendre visite aux Köppel dans leur magnifique chalet d'Hauteluce avant d'aller vérifier que faire du skating dans la poudreuse c'est comme branler une mouche avec des gants de boxe, pas commode et inapproprié. Enfin, GrosGui était content d'avoir oursonné pendant une heure afin d'éliminer les excès de la veille.

Le beau temps était de retour, synonyme d'une promesse de croix pour Victor, qui parvint à me convaincre de remonter à Arbin pour défourailler la vire et explorer la gauche de la falaise à la recherche de nouvelles voies à équiper. L'objectif fut atteint de mon côté puisque de cette exploration naitra certainement trois voies majeures dans un caillou de rêve rappelant étonnamment le sud, une fois le socle purgé. Victor eut moins de chance dans ses tentatives en se steakant férocement le doigt dans le bi de Startrique qui lui résiste donc toujours.

LaCombe se donnait rendez-vous le lendemain sur les pistes des Saisies en compagnie du Monitor qui en profita pour dispenser son expérience à notre nouvelle recrue, le GrosGui. Trente Kilomètres et presque autant de chutes plus tard, le jeune CRS avait son compte pour la semaine. SoSo plus raisonnable se contenta d'appliquer les conseils du maitre sur la traditionnelle et classique Marmotton, trois kilomètres sans bâton, rien de mieux pour ressentir ses cuisses et pour optimiser la position du corps.

Semaine sportive rime avec Fréterive. Toujours accompagné du noyau dur de LaCombe, Victor et Antoine, nous partîmes en direction de ce spot majeur au chemin bucolique et semé d'embuches pour quelqu'un de non-averti. Évidemment, passer 2 gués, rouler sur un chemin carrossable pendant presque deux kilomètres pour finir par une via-cordata, c'est un peu l'aventure. Mais une fois sur cette vire, je ne le redirai jamais assez, la magie opère : de beaux dévers dans du caillou aux belles couleurs avec une vue imprenable sur la vallée sans le tumulte de l'agitation humaine. Malheureusement, il faut venir ici pour essayer les voies dans le 8ème degré, sinon vous serez vite contraint d'enlever les ronces descendantes, vous barrant le passage. Enfin si vous êtes un peu jardinier dans l'âme, vous découvrirez, après votre élagage, des trésors cachés qui vous récompenseront de tous vos efforts. Sur la vire du bas, équipée plus récemment ( les ronces n'ont pas refait leur apparition) les voies sont d'un niveau globalement moins élevé. En effet, ici point de 8c, mais une profusion de voies entre le 7c et le 8a avec deux 8a+ atypiques : dilatée à trois et Ô Mgr Lefebvre. Cette dernière est même entièrement naturelle ce qui n'est malheureusement pas le cas pour bon nombre d'autres voies. Néanmoins, j'ai essayé de bricoler le plus discrètement possible le court dévers, dénué de prises, pour proposer des itinéraires logiques et forçus où tout se déroule dans les cinq premiers mètres, amateurs de bourrinage, vous êtes les bienvenus. Dans ces conditions, Victor s'octroya une bien belle croix avec Beurreur de raie en 7b+ court et teigneux, alors qu'Antoine se contenta de mouliner dans la Poutre d'Obama Ko en 7a avant de s'envoler sur la state en place, en pendulant comme un forcené. La palme de la plus grosse loose de la journée me revint logiquement lorsque je zippais de la main droite à la fin du crux de Papa Poule, 7c+/8a, anéantissant ma meilleure chance d'enchainer la voie. En effet, les essais suivant furent infructueux et je ne parvins jamais à réitérer une si belle montée. Comme je dis toujours, il faudra revenir pour faire la FA.

Chez LaCombe nous avons deux B.A à réaliser dans l'année : une semaine à Nice, l'été, à se dorer la pilule sur les plages de la promenade des Anglais, bondés, tels des sardines en boite sauce piment, mes préférées et une semaine dans le sein des seins de la déchéance humaine, La banlieue parisienne, chez mes parents, pour profiter des joies de l'urbanisation excessive et de la quiétude des boulevards périphériques. Néanmoins, dans ce cadre hostile à toutes activités sportives, les Banlieusards peuvent profiter de spots de renommés internationales tel que Fontainebleau pour bloqueurs amateurs d'explosivités et de La Roque pour falaisistes amateurs d'explosivités!!! Cette filière serait alors fortement recommandée pour se faire plaisir et cela tombait bien vu ma très forte envie de tout exploser en arrivant là-bas. Premier jour : visite de Paris, plus précisément le Muséum d'histoire naturelle (avec une SoSo prof de bio...) pour une rencontre avec nos ancêtres, notez le réalisme de la mise en scène où nos chers primates sont présentés en train d'essayer de s'accoupler, puis passage obligé par le Panthéon afin de ressentir la force des grands hommes et puiser ainsi l’énergie nécessaire à la réalisation de mon projet.

En effet, ce petit voyage organisé avait aussi pour but une voie historique de La Roque, la fameuse Trivellini, enchaînée en libre dans les années 80 par JM Gosselin, et qui m'avait résisté lors de ma dernière visite. Il faut dire que le caractère particulier de cette voie ne laisse que peu de tentatives dans la journée tellement les prises sont agressives, surtout dans le crux où les bi vous coupent littéralement les doigts. Ainsi j'avais du abdiquer devant la douleur, m'étant strapé trop tardivement. Pas de souci, cette fois-ci j'abordais le pied de la voie les doigts complètement enroulés par la petite bande blanche. Et cela a fonctionné!!! aucune douleur pour résoudre les 15 mouvements de cette magnifique ligne avec son croisé torride, du bi main droite vers la réglette main gauche, si esthétique. Et un autre petit 8a dans la poche, marquant la fin de la trilogie des Spéléologues. SoSo profita du soleil pour sortir ses plus beaux habits, et se délecta de Molto vivace et Tickle en 6a+, assez sous-cotées mais magnifiques avant de se battre dans Fifi 7a courte et bloc comme il se doit. PaPé se transforma en Papi poule pour faire découvrir l'ensemble du secteur à Manon, en attendant que ses parents redescendent.

Belle journée, bonne grimpe, un moyen de monter sur notre petit nuage oubliant un instant le stress urbain. La Roque reste un de ces coins paisibles où le temps sera suspendu pour vous offrir de bons moments de détente, bercés par les vols de cygne et le va-et-vient intermittent des péniches clapotant sur la Seine.