dimanche 31 octobre 2010

Les envahisseurs



Souvenez-vous… Dans les années soixante, une série télévisée, Les Envahisseurs, va séduire des générations de téléspectateurs. Avec son générique devenu culte : « Pour lui, cela a commencé pendant une triste nuit, le long d’une route solitaire de campagne, alors qu’il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva. Cela a commencé par une auberge abandonnée et un homme trop fatigué par le manque de sommeil pour continuer son voyage. Cela a commencé par l’atterrissage d’un vaisseau spatial. A présent, David Vincent sait que les envahisseurs sont là, qu’ils ont pris forme humaine. Il lui reste à convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé… »




Le cauchemar a commencé, un jeudi de vacances de Toussaint, lorsque votre chroniqueur favori de GrimpeLaCombe et sa petite famille savoyarde décidèrent d'envahir le Vaucluse, et plus précisément le temple du "Jacky's touch", le cosy numéro 14 d'une rue de l'Isle sur la Sorgue. Ce lieu de villégiature pour grimpeurs amateurs de gros dévers et autres plaisanteries à la mode allait devenir le camp de base d'une espèce en voie d'apparition, "les parents grimpeurs". Imaginez un peu le tableau, ils débarquent chez leurs hôtes avec dix sacs de voyage, des couches et autres jouets pour enfants, même le pot en plastique pour s’entraîner à faire dedans... Ils vous imposent un rythme de vie complètement dément, levé à 9h par des cris de joies et autres toussotements, des repas à 12h et 19h pour que bébé mange équilibré, des surveillances pendant que les parents grimpent... Un truc de fou pour des grimpeurs normaux... sans enfant quoi! Cette nouvelle espèce de grimpeurs avait donc décidé de prendre quelques jours de détente chez les "Köppel", AK et Kat venant fraîchement de déménager, merci l'Education Nationale, dans cette zone à forte densité de falaises majeures, ainsi Buoux, St Léger, Venasque, Lourmarin, les dentelles de Montmirail... se situent à moins d'une heure de voiture, le rêve pour toutes personnes issues du pays du vin et des fromages.

Mais revenons un instant sur AK, devenu un maître du "Jacky's touch". Déjà il y a quelques années les prémices d'un travestissement prouvant l’amateurisme du personnage en matière de beauf-attitude.




Mais cette année, après plusieurs contests, notre homme était métamorphosé, devenu maître dans l'art du déguisement, un parfait "Jacky" pleinement assumé ayant fait son coming-out, comme le témoigne ces dernières photos. Je veux parler du marcel, bien évidemment, accessoire indispensable pour prétendre faire du 7b+ à vue, à moins que ce ne soit pour ressembler à son idole : popeye, notre petit Arno étant devenu aussi trapu qu'un déménageur Breton.



Bref, nous étions à peine débarqués, comme des sauvages, avec notre tomme et notre petit monstre que nous prenions la direction de Venasque dans la "Casalmobile", pour une courte aprèm de grimpe. Ahh, Venasque, une marche d'approche avoisinant les 10 secondes, du gros dévers à bacs, des voies abordables pour nos miss, l'endroit parfait pour récupérer de la grosse séance de la veille faite avec le Man Tessanne à Arbin, au cours de laquelle j’enchaînais enfin Alerte à Malaucul 8a+, et qui aura permis à Man de "purger" le 8a de Startrique, en cassant quelques prises autour du crux. C'est de ma faute aussi, j'avais oublié d'apposer la mention : "interdit au plus de 75 Kg" au pied de la voie... Rassurez-vous ça passe toujours et cela ne change pas la cotation.




Enfin, une fois les baudriers enfilés, je me jetais sur le caillou, tel un toxico sur sa seringue, pour prendre ma dose d'endorphine. D'abord un 6a+, puis un 6c+ majeur en proue déversante que SoSo ne parvint malheureusement pas à enchaîner mais elle se rattrapa dans un 6b+ voisin plus de son style. Kat réalisa un très bel essai victorieux dans ce même 6c+ tandis que les hommes, AK en tête, se trouvèrent un projet à leur hauteur : Elle chante dans le vent, un 7b+ au départ "kairnique" mais pourtant stable et une fin de toute beauté, résistante, dans un beau caillou gris compact. Comme à son habitude, notre cher AK, manifesta son enthousiasme par des cris de bonheurs : " Ahh, mais c'est une bouse" , " Y a pas de traces de magne, c'est jamais fait, c'est nul"... Bien sur, comme à son habitude, j'eus droit à un super flashage en règle pour réaliser une bien belle perf'. L'essai d'après, AK triple marcha, mais toujours très humble notre homme se trouva taquet et près à tomber à chaque mouvement... comme à son habitude.







Les soirées furent presque toutes identiques et relaxantes, apéros méticuleusement préparés, très bon petits plats cuisinés avec amour par Kat, vins de choix et du pays, ambiance cool et détendue où SoSo n’hésita pas à imiter la tronçonneuse du bûcheron au démarrage, je vous laisse deviner avec quelle partie de son anatomie?

Réveil matinal pour toute la maison, direction St léger du ventoux et ses plus de 100 voies dans le 8ème degré. Au parking, nous fîmes la connaissance d'Adrien, un très bon pote des "Köppel", jeune dentiste et grimpeur Marseillais. Elle est loin cette époque où les grimpeurs étaient des marginaux sans tune vivant dans leur camions et faisant des tractions à un bras sur le petit doigt, avant de s'élancer dans des solos furieux sur le mythique pilier des fourmis à Buoux... Enfin à cette époque fallait avoir envie de grimper avec des chaussons à bout carré...


Nouvelle journée de "flashage" avec Moby dick, une classique en 7b+/c du secteur Al andalouse. De leur coté, AK et Adrien firent cette dernière au premier essai avant de faire à vue pour AK et flash pour Adrien un long 7b+ de 40m plus à gauche du secteur. Mais il était déjà l'heure pour Manon et ses parents de rentrer frustrant certains d'une dernière montée juste avant la nuit. La journée avait pourtant été bonne avec son lot de croix et d'échecs pour d'autres. Ainsi au rayon des buts, je voudrais, Nico dans la variante en 7c!!! de Al andalouse et les filles dans un 6b+/c très bloc où elles ne réussirent pas à trouver les bonnes méthodes pour concrétiser. Il en va ainsi dans une journée de grimpe, comme dans la vie, on a de bonnes surprises et de lourdes déceptions.











Le lendemain, comme annoncé par notre chère Evelyne Dheliat, un temps digne de la mousson en Inde : vent fort annonçant de fortes pluies imminentes. A 14h toujours pas de pluie et nous voilà dehors en effectif réduit pour une séance de bourrinage à Venasque du haut. Les top conditions de collante nous permîmes de faire Résistance et Champagne, respectivement 7a et 7b, juste avant la pluie qui me mouilla jusqu'aux os lors de l'ascension flash de cette dernière. Non satisfait, et encore motivé, AK voulut faire un tour au secteur du bas. Effort avorté devant les rafales de vent et de pluie, nous contraignant à prendre le chemin du retour malgré l'essai de Grosse purée, un 7c+ dément sur mono, bi et tri dans un dévers régulier. Il faudra donc revenir.
Dimanche, fin du séjour, pluie forte, que faire? Internet, BD, bouffe? Les hommes se concentrèrent sur le site mechadoll.com, que je vous recommande vivement si vous êtes un célibataire endurci!!! Il était grand temps pour les envahisseurs de reprendre leur vaisseau spacial fraichement réparé afin de repartir dans leur galaxie parentale. Puis les adieux, anticipés et brusqués par Manon qui voulait rentrer chez elle sentant que la météo serait plus clémente dans sa Savoie natale ; on ne lui a pas donné un prénom provençal pour rien non plus, il lui faut du soleil à cette petite. De retour, à St pierre d'Albigny, effectivement pas de pluie mais un temps couvert.



Un grand merci les amis de nous avoir si gentiment accueilli dans votre petit nid d'amour, nous espérons juste ne pas trop vous avoir "dégouté" d'être parent, conscients du dérangement occasionné.
A bientôt.

5 commentaires:

  1. Pauvre AK...sa vie a basculé à partir du moment où il a quitté LaCuvette, en prenant soin d'effacer toute trace de son passage (chasse d'eau, dégaine à demeure...)
    Mais il a promis de revenir rien que pour torcher (et décoter) ce qu'il lui reste à Voreppe !!

    TaTa LaCuvette

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  2. Oui,je confirme, il va dans les voies dures à vue, préfère une bonne bourrinade aux voies techniques... point de chasse d'eau, point de perche...Pas de décote systématique.Rien ne va plus,ou bien sommes-nous déformés par nos falaises?

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  3. Telle est la question. Mais à vaincre sans péril...
    Enfin bon, nous, on a le vercors en cas d'extrème nécessité :-)

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  4. C'est sûr!! et nous on a les falaises du Grésivaudan ;-)

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  5. Super récit des vacances. Merci nico.

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