samedi 29 juin 2013

Buoux en Bauges


Quel drôle de nom! Buoux c'est la Mecque de l'escalade, une falaise qui a traversé le temps, qu'il est inutile de présenter ici. Associer ce nom avec celui du massif des Bauges, quelle idée étonnante! Et pourtant, celle-ci n'est pas dénuée de sens. Ce qui saute aux yeux quand on arrive là-haut, c'est la présence de trous de toutes tailles qui parsèment le mur. La couleur et le type de calcaire misent à part on a réellement l'impression d'être dans le Sud. Les plus belles voies empruntent des itinéraires qui serpentent dans cet océan de bonnes prises. Comme chez sa consœur du Sud, l'escalade y sera à la fois technique car il faudra pousser fort sur la pointe des pieds pour attraper les bons trous et physiques avec des passages pieds à plat imposant souvent des mouvements dynamiques. Seul ombre à ce tableau idyllique, la faible hauteur des voies. En effet, nous sommes ici sur un miroir de faille et certaines parties de la falaise comme les dix derniers mètres et tout le coté droit sont désespérément lisses du moindre petit relief. Cela se traduit par des relais placés à mi-hauteur, frustrant le grimpeur qui rêverait d'aller plus haut pour en découdre avec le néant des dalles. De même, la partie droite ne pourra jamais être exploitée, sauf si un mutant décide un jour d'y équiper des lignes futuristes sur micro-prises. L'appel est lancé.



Ce jour-là, nous étions beaux. Parés de nos plus belles fringues de grimpe, spéciales photos pourries prises d'un Iphone 4 hors d'âge, nous étions prêts à en découdre une nouvelle fois. J'avais la panoplie complète du BE, chaussures de marque, orange, pantalon spécial escalade avec renfort aux genoux, bleu, polaire de ski rouge, un vrai perroquet en somme. Victor avait aussi retenu la leçon, et arborait fièrement un tee-shirt rouge floqué au nom de sa prestigieuse école d'Ing'. Manquait plus que Roberto avec son tee-shirt de la même école, de vingt ans d'âge, certainement un peu délavé, et l'équipe aurait pu débattre sur son sujet phare, les cotations. Comme à chaque fois lors de la découverte d'un nouveau secteur, on essaye, on compare, on critique, comme avec les femmes sauf que là on ne met pas de notes!



Échauffement dans "la voie 3" en 6c+, pleines de gros trous évidemment, et premier coup de rabot par Victor : "Il ne se passe rien, c'est aussi dur que la proue à SuperU". La voie à laquelle il faisait référence est un 6b+ sur cette nouvelle falaise que Toto proposait même à 6a+!!! La "voie2", en 7a était dans la bonne cotation avec un bon dynamique au 3ème point que Victor fit aussi à vue, en sifflotant. Alors discount? En grande partie oui, notamment avec le 8a de la falaise, qui propose une escalade plutôt résistante ponctuée par des passages physiques. Le tout se déroule sur de bons trous avec même des positions de repos. Alors 8a? Je le placerai volontiers dans ma liste des 8a les plus faciles de Savoie avec Hardware à St Saturnin, La fièvre du samedi soir à St Didier, Ed harris aux Chavannes...ça vous intéresse les bouses sur-cotées, contactez moi, je suis un spécialiste des 8a qui valent 7c+ et même moins certaines fois. Heureusement que toutes les cotations ne sont pas comme celles de Mouxy sinon cette voie serait certainement cotée 7b+ par les anciens... En revanche, la "voie 7" est complètement dans le ton pour un bon 7a+ avec crux retors, pieds à plat sous le menton.





Au départ de la voie 4 en 7a+
Juste après le crux de la voie 7

Trêve de blablas, le rocher est dément, et ce n'est pas LaCombe qui dira le contraire, car si toutes les falaises Savoyardes pouvaient avoir cette qualité de cailloux, Chambéry serait une destination hyper prisée par les grimpeurs étrangers. La preuve, et ça me fait une transition toute trouvée, la récente falaise de SuperU serait équipée depuis des décennies si elle possédait la même finition. A la place vous trouverez un calcaire proche de celui du Marocaz du haut, c'est à dire excellent sur sa partie sommitale mais à grosses strates poussiéreuses sur le bas. Vous êtes toujours intéressés? Il vous faudra attendre encore un peu l'achèvement de la première campagne d'équipement, laissant place, probablement, à une vingtaine de lignes entre le 6b+ et le 8b, avec une majorité de voie dans le 7ème degré. Il y en aura pour tous les goûts, dans tous les styles, du court et typé pan au long et continu, de la réglette aux colonnettes en passant par les trous sales et plats poussiéreux. Certaines voies risquent de devenir des classiques de LaCombe comme la dernière en date, La grimpeuse à l'arbre très certainement 7c, malheureusement peu engageante au premier abord mais déroulant dans le dévers à la recherche des lignes de faiblesses. Frotteur sera assurément la référence à faire dans le 7a avec ses mouvements sur colonnettes, atypiques pour le secteur. Enfin, dernière révélation, le secteur déversant réservera des voies bien athlétiques et gymniques pour passer le "toit" sans pour autant laisser la filière résistante de coté. Ainsi, Le bond du tigre et Vendredi serein risquent de s'approcher du 8b, d'après Victor qui s'y casse les dents depuis 2 mois. 




Frotteur en 7a


Ne vous fiez pas à la mauvaise qualité des photos, les voies valent vraiment le coup, et comme disait Roberto à propos de Frotteur : " t'as quand même l’œil parce que du bas ça ressemble à rien et puis en fait c'est super à grimper". On pourra alors discourir pendant des heures sur les cotations, tous ensembles, comparer les voies à d'autres spots du coin ou d'ailleurs, les décoter pour montrer que vous en avez une plus grosse, baver sur les équipeurs, faire ce que tout le monde fait en découvrant un site quoi!!! Mais n'oubliez pas que de toutes façons c'est LaCombe qui aura le dernier mot, sur le topo...

2 commentaires:

  1. comment ça vous comparez les femmes?

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  2. Bah oui, par exemple toi tu vaux un 15/20!!! Après passage chez l’esthéticienne bien sur...

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