dimanche 22 mars 2015

Maudits tendons



La vieillesse me guette. Fin 2014 une gêne s'était installée dans mon coude droit. Début 2015 le verdict était sans appel : Épicondylite. Encore appelé "tennis elbow", cette saloperie est le pire cauchemar du grimpeur après la rupture de poulie. Il s'agit d'une tendinite du coude qui fait penser au syndrome du bras en mousse... et pour un octogradiste cela peut être vachement handicapant non? En effet, il m'était presque impossible de tenir une bouteille pleine, voir à moitié pleine, le bras tendu.

Au début j'ai cherché des solutions par le repos et l'arrêt de bourrinage dans les dévers. Ça tombait à pic avec nos congés d'hiver synonyme de sport d'hiver. Batifoler dans la neige est devenu quelque chose qui me repousse de plus en plus mais si c'est pour se soigner... Et prendre un peu de plaisir en famille, alors... Le gros problème de cette tendinite au coude, c'est qu'on ne peut rien faire sans avoir mal et les quelques séances de ski de fond n'aidèrent en rien à soulager la douleur.
J'ai même réduit le temps passé sur l'ordinateur pour lâcher un peu cette souris devenue traumatisante.

Autre solution empruntée à notre Italien, Luca, le tombeur de ces dames, mettre une coudière. Outre le fait que ça comprime le bras et qu'on à l'air très con, comme me faisait justement remarquer Amandine lors d'une aprem' de débauche à Vertilac, l'utilisation de cet artifice ne m'apporta aucun bienfait.

Les étirements? Pourquoi pas!! Allez, j'essaye pour voir.

Guérison... Illusion? A en croire le discours de nombreux grimpeurs de LaCombe et de LaCuvette, la tendinite au coude serait très coriace et ne guérirait jamais vraiment. Il faut dire que même les gestes du quotidien deviennent traumatisants, on ne peut plus rien porter de lourd à bout de bras. Fini les positions osées du Kama-sutra et retour au classique missionnaire... Pareil en escalade, fini la grimpe renversante et retour aux dalles classiques.

Dans cette optique, la fin des vacances se déroula à Buoux, la perle du Lubéron, et Mecque de l'escalade en dalle, après Mouriés bien sur!! Un remake de l'année passée, avec les p'tits jeunes de carnet vertical mais sans l'ours Victor, bloqué en Savoie par une étrange affaire.



Quelques belles escalades néanmoins pendant ce week-end bien mitigé. Au niveau de la météo déjà, puisque la journée du samedi fut pluvieuse et froide puis au niveau gastrique, puisque la nuit du samedi fut blanche pour moi...et marron pour la cuvette des WC!!! Horrible... Mes espoirs de croix étaient donc réduits à néant, mais ce mini trip n'était de toute façon pas fait pour ça. Je pris néanmoins du plaisir à grimper dans Drôle de drame et Captain crochet en 7b. Pour tous, la beauté du paysage et du caillou compensaient largement la difficulté des itinéraires parcourus. Coté douleur, cela allait plutôt mieux et les étirements réguliers tout au long de la journée me faisait du bien. Il faut dire qu'à Buoux l'utilisation des pieds est primordial et que dans le 7b j'ai encore de la marge. Moins forcer, faire des voies plus faciles le temps de se remettre, et si c'était cela la clé de la guérison?





Attardons-nous un instant sur cette dernière photo ou cette autre plus bas, prise au Marocaz. C'est bien notre petite "Audruche" nouvelle adepte de LaCombe que l'on aperçoit.


Comparons immédiatement à ces photos :



Et oui, la mode du collant moulant refait surface!!! Mais cette mode à laquelle la fashion Audrey avait cédé me faisait instantanément penser à cette autre belle grimpeuse Bleausarde, la très fameuse Caroline Sinno. Aussi, pour chambrer un peu ces jeunots, j'aime bien casser un peu les jeunes moi, je m'amusais à surnommer notre Audrey, la Caroline de LaCombe. Mais Caro c'est aussi Mme Crimp Oil!!! Vous savez, cette huile spécialement créée pour soulager les blessures liées à la pratique de l'escalade. Du coup cela me donnait une autre piste d'exploration pour soigner cette maudite tendinite.
Sur les bons conseils de grimpeurs autrefois blessés, je passais à la pharmacie pour m'armer d'une panoplie de crèmes et autres huiles. Ma table de chevet ressemblait désormais à celle d'un vieillard près à tout pour soulager sa douleur.

 
Imaginez un peu le rituel du soir avant de se coucher!! Un coup de "Climb on" pour se réhydrater la peau des doigts et accélérer la réparation de l'épiderme. Un coup de massage des doigts et du coude avec le "Crimp Oil" ou juste du coude avec le "Baume du Tigre" si j'ai trop forcé sur les muscles des avant-bras. Et le gel lubrifiant dit la petite voie de pervers dans votre cerveau? Il parait que la cyprine, en application, accélère aussi la guérison d'après notre cher Victor, alors comme tous les moyens sont bons pour parvenir à nos fins, pourquoi ne pas essayer en faisant participer madame? Je tenais juste à préciser, pour ces mêmes pervers, que l'huile de Caroline ne contient pas cette dernière substance, inutile donc de fantasmer d'avantage, messieurs, sur les secrets de fabrication.

Le mois de Mars est déjà bien entamé et la douleur est toujours présente...au moral cette fois. A St Didier nous lutterons tel deux vieux éclopés dans Un départ assis de rêve en 7c, moi avec ce coude et Victor avec son doigt fragile. Puis au Col de Marocaz et son ambiance austère nous tomberons encore dans Boites en stock en 8b, notre projet à très long terme qui risque de nous prendre, encore, longtemps...Tellement mauvais que nos enfants préférèrent se camoufler le visage plutôt que d'être reconnus avec leurs parents. A notre décharge, nous pouvons dire que cette voie à toutes les caractéristiques de notre anti-style : Hyper longue, très résistante, deux crux dont l'un sur petites croûtes...arquées "poutrides" dixit Luca.  La preuve, dans mon style, j'arrivais à faire Vendredi Serein en 8a/a+ à Super U, au prix d'un bel effort, pressé comme un mec qui veut faire la voie avant son pot' Denis la machine.








Chamard, la météo, comme nos tendons, nous jouait également des tours, et malgré l'envie de découverte, nous restâmes scotchés dans Gratte-moi le téflon en 7b lors de nos tentatives à vue et dans l'Incontournable en 7c+/8a. Pas de bras, pas de doigts, pas de chocolats.






4 commentaires:

  1. Un mot pour te rassurer : oui, on peut se débarrasser d'une vilaine tendinite au coude... J'ai expérimenté il y a quelques années. Mais ce fût long...

    En ce qui concerne le collant moulant, s'il est porté avec grâce comme les deux jeunes demoiselles auxquelles références, on pourra passer l'éponge. Mais qu'un vilain barbu dans mon genre ne s'avise pas de tenter un eighties revival de cet acabit, ça pourrait mal tourner !

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  2. Merci de me rassurer JM, c'est aussi ce que d'autres grimpeurs m'ont dit, ça sera long...
    pour les collants tu as raison, le premier mec que je vois avec à la falaise, je lui arrache sans ménagement. Plutôt grimper en slip...
    A+

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  3. Eh oui, la fashionattitude c'est bon pour le moral des grimpeurs :D
    J'espère que la crimp oil va faire des miracles et que tu seras bientôt remis d'aplomb Nico..!! Bon courage à toi et à très vite sur nos belles falaises.

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  4. C'est sur que ça nous fait monter plus vite...sans aucune arrière pensée...
    attention parce que la fashion attitude requiert le port du mini short en été...
    A+ "Audruche"

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