La Bisexto, voilà encore un titre à coucher dehors, à peine accrocheur ! LaCombe serait-elle en perte de vitesse ? La dernière fois il retournait en enfance et nous parlait de ses dessins animés préférés, maintenant il nous sert un titre incompréhensible. C'est quoi ça la "Bi sexe to" ? Ou plutôt la Bisexto ? Un nouveau mot branché genre MILF, WTF, boukaké ? Un nom de site d'escalade ? Pas possible, on ne connait pas ! Et pourtant... Il s'agit bien d'un secteur réputé de la falaise des Andelys. Hélas bien peu de Sudistes viennent lui rendre visite. Ces falaises ont pourtant formé des générations de grimpeurs et un article dans Escalade Mag de mars 2010 nous dévoile enfin tout le potentiel des lieux et met un terme aux idées reçues sur ces belles falaises de craie. On y apprend notamment que ces falaises sont constituées de sept secteurs pour 600 voies du 3 au 8b. Il pleut souvent en Normandie me direz-vous. Pas grave, la falaise ne résurge pas, de par sa nature très poreuse, ainsi, rapidement après une averse, vous pourrez regrimper. Orientées principalement au sud, les voies seront toujours bien ensoleillées pendant les belles journées d'hiver.
Maintenant, je conçois que si on n'a pas de famille à voir en région Parisienne, il y aura mille autres endroits où grimper avant d'aller faire un tour à la Bisexto. Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus à la fin de cet article, je laisserais le geste de la fin à ma Soso.
Ceci dit, laissez-moi vous raconter nos quelques jours de grimpe en ce lieu.
Une semaine, une semaine... Sept jours complet dans la banlieue pendant nos vacances !!! Une balle dans le pied en quelque sorte. Pourtant, ce petit périple avait été pensé depuis bien longtemps, et je me souviens encore relativement aisément du moment où j'ai dit "oui" à la Soso.
En bon connaisseur des lieux je savais que cette période était la meilleure pour la pratique de l'escalade. Je me souviens même d'avoir eu trop chaud à la Spéléologue pendant mes essais dans les classiques Fourberrie's et Trivellini quelques années plus tôt. Aujourd'hui cela ne serait pas le cas puisqu'un petit vent, fort malin, venait nous glacer les os. Le secteur était beau, calme, d'apparence bien nettoyé et bien rééquipé. Après concertation nous nous lancions dans Super pinaille, un 6a+ estampillé "mythique" dans le topo. Je mousquetonne le premier point, me mets en place pour le deuxième mouv', jette et tombe, comme une mer... Ahhh, tout commençait pour le mieux. Nous décalions ensuite les dégaines dans la voie voisine en 6c. Même en ayant regardé les prises, je me pris à nouveau un but !!! Mon moral était intact, mon égo était au plus fort. Aucune blessure. Je savais pertinemment que les voies dans le 6ème degré à l’échauffement étaient très piégeuses. Soso pensa alors comme moi, il fallait faire les voies historiques et répétées pour éviter ces désagréments. Deuxième constat, il fallait aussi utiliser la canne à pêche de Vic pour partir pré-mousquetonné.
Ainsi, tout devint plus simple et les voies passèrent presque toutes à vue pour ma part. Les Mantais en 7a que Soso faillit faire le dernier jour. Une voie vraiment classe et accessible. L'ébranleur, 7a également puis la Voie Vic en 7b+ . Comme ici tout se joue dans les premiers mètres il était facile de bien anticiper les prises depuis le bas et de planifier son escalade. J'utilisais aussi le bout de la canne pour sonder le rocher à la recherche des bonnes prises. Rien n'était laissé au hasard donc.
C'était tellement bon, de faire des croix, nous étions en communion avec la nature, en totale harmonie (cf les photos suivantes)
La journée de repos à Paris pour voir l'expo Picasso, pas "top" entre parenthèses, nous remotiva pour une nouvelle expédition sur les bords de Seine. Une impression de déjà vu non ? Le soleil nous accueillit de nouveau. L'extase. J'essayais alors le mode caméra du portable pour immortaliser quelques ascensions marquantes comme Royal vol en 6b et Baiser salé un pseudo 8a. Mais les plus beaux combats se feront encore une fois à vue dans Le silence de la mer 7a, Les Chiadeurs 7b+ et le fameux Linceul noir un des premiers 7b de France. L'escalade était athlétique dans les bombés puis continue dans des murs parsemés de silex. On en redemandait presque jusqu'à la nuit.
Il nous restait encore quelques forces et motivations pour tenter un troisième jour de grimpe dans ce secteur. Le beau mur de la face Sud-Est recelait encore de perles à grimper. Soso se délecta de Diedro griso avant de marcher dans le 6c+ de gauche qui avait comme particularité de proposer un crux sommital. Je ne pouvais pas repartir sans essayer Papa litz en 7a et My trailor is rich en 7b, deux autres incontournables avec du caractère, comprenez avec de l'engagement. Puis le ciel se bacha et Soso, trop gelée, n'eut pas le temps de retenter Les Mantais qu'elle était à deux doigts de réussir. Autant vous dire tout de suite, les affaires d'été seront restées dans le sac et le mini short de ma Soso dans les rayons du magasin. Ce climat conviendrait donc parfaitement à nos bouennasses Savoyardes/Bugistes poilues, pro baggy E9. De mon côté, j'eus juste le temps de faire encore une classique avec Salsa du démon en 7c, une voie continue où il faut un peu remuer son corps pour sortir du dévers et certainement la plus belle des voies de la Bisexto.
Les poches étaient pleines de croix, le moral retrouvé et les vacances de justesse sauvées. Il est bon de temps en temps de changer de spots puisqu'en trois jours ici nous avons fait plus de perfs' qu'en une année à SuperU... Les Andelys, la future destination discount lorsque l'Espagne ne sera plus à la mode ? Un juste retour aux basiques et classiques plutôt. A méditer...
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