lundi 16 mai 2011

Mouriès, la Mecque!!!


Faisons dans la simplicité, autant paraphraser une bonne description que d'en créer une mauvaise. Ainsi, notre cher CTN, M.Troussier, nous livre, dans le topo des Alpilles, une excellente analyse sur cette falaise d'une autre époque, d'un autre style, d'un autre engagement mental, d'une autre technicité, je veux bien entendu parler de Mouriès. Que fait LaCombe si loin? voilà une bonne question. Un peu à l'instar des oiseaux migrateurs, chez LaCombe le mois d'avril rime avec migration dans le Sud pour profiter de l'ensoleillement abondant en cette saison. Enfin n'oublions pas que cette année tout le monde à reçu sa dose d'UV. Mais comme une tradition est faite pour perdurer sans réfléchir, rebelote cette année pour notre petit pèlerinage alpillien.


"AHHHHHH Mouriès! Ce paradis de la règle et du mono doigt. Ce cimetière des illusions. Ce pot pourri de placements aléatoires dès les premiers pas du premier 6a de la journée. Mouriès est un monument national de l'escalade au même titre que le Verdon, Buoux, Céuse et Arbin"...
Si si c'est bien mentionné dans son édito. La suite est magique pour expliquer l'ambiance du site.
" En face nord, on redécouvre les joies de la quadrupédie. Les pieds sont plus qu'utiles, ils sont indispensables. A Mouriès, l'homme est un gastéropode qui s'ignore."
Il rêverai aussi d'être papillon ou fourmi.


"Il voudrait posséder deux ventouses en guise de pieds... Mais quel régal, quel plaisir d'équilibrer les appuis, de poser l'ultime bout du chausson sur une vaguelette ou sur un rebord presque invisible."
Est-ce que cela vous donne envie? Abordons alors ensemble les vrais sujets qui vous motivent tels que les cotations, le caillou, les croix faciles. Vous n'avez donc pas lu la prose de Marco. Les cotations sont sèches, voir déroutantes pour un non initié. Ici il faut ajouter un ou deux degrés pour s'y retrouver, à l'inverse de l'Espagne, au coeur de la polémique, où il faut soustraire ces degrés pour ne pas se mentir. Cotations sèches et voies historiques riment souvent avec voies engagées, ici les pas sont obligatoires, ajouter à cela des mouvements étonnants qui vous déchirent la peau des doigts, vous obtenez un cocktail où le mistral fait office de paille pour vous permettre de faire passer le tout. Rajoutez un pied de voie idéal pour les enfants et vous obtenez un coin presque parfait, introuvable en Savoisie, mélangeant les senteurs de lavande et d'oliviers, ou tout ce qu'on attend d'une carte postal du Sud. Et le caillou, la photo parle d'elle même, d'une pureté, d'un compacité, un idéal pour beaucoup de grimpeur.



Sur les conseils d'AK, après un briefing téléphonique quelques jours plus tôt, je me lançais dans quelques mythes de la falaise. Ainsi tranche de vie en 7a, me réconcilia avec le à vue, pour une courte période puisque deux jours plus tard ce fût la rouste dans un autre prétendu 7a, chasseur de miel et son pas de bloc sur dur. C'est à ce moment là que je me suis demandé comment j'avais pu faire fleur de rocaille l'année passée, peut-être en étant dans une sorte de transe, en communion parfaite avec le rocher. Non, je venais de passer plus d'une heure à chercher le moindre grattons pour les pieds dans le bas et à brosser méthodiquement les règles du crux dans le haut. Cette année, moins de temps, envie de grimper, de faire beaucoup de voies, je partais donc dans Ceux qui vont mourir te saluent, un des 7b+ bien réputés avec rêve de singes, qu'il faut faire impérativement avant de passer à plus dur, et à voir comment AK en plein crux, en chie littéralement sur les clichés suivant, il vous faudra une bonne dose de force dans les doigts pour atteindre le 8a. Enfin cette voie symbolise à elle seule toutes les autres, si vous courez dedans et que vous prenez un kiffe immédiat, la falaise est faite pour vous, et vous pourrez allez vous frotter aux autres itinéraires historiques en gardant comme objectif final le fameux Fluide enchanté en 8b. Par contre, si les 15m du mur vous fument les pieds et déchiquettent vos doigts, vous êtes une fiotte premièrement, et vous pourrez allez vous faire voir sur les autres innombrable sites de bourrin voisin tel Orgon et ses voies du canal, de cuvette plutôt ou celles de St Remy, secteur les abeilles... Après cet essai transformé, je cherchais un autre projet sur la liste du Köppel, Au bout du monde en seulement 7c me paraissait la plus engageante. hélas, pourtant affûté et à l'aise dans ce style, je ne parvins jamais à faire le pas du crux que Greg à l'air de randonner sur la photo. Allez comprendre!! Cela fait encore parti du mystère de Mouriès. Cette voie mériterait largement son 7c+, voir 8a sur d'autres falaises. Elle mélange magnifiquement tout ce qu'un grimpeur peut attendre de son sport, résistance, force, technique, mouvement aléatoire, tenu de prises, engagement... Je suis sous le charme. Comme disait Marco, toutes les voies sont belles, rien n'est à jeter.

Ceux qui vont mourir te saluent, ça arque grave.



Greg dans le crux de Au bout du monde


Au revoir Mouriés, à l'année prochaine...



Le séjour se poursuivit à Fontvieille, ou plutôt à Tarascon, puisque la commune de Fontvieille n'a pas estimé intéressant de participer au conventionnement de ses falaises, un investissement non rentable certainement. Rupture totale avec Mouriès, opposition flagrante des genres, du dévers omniprésent, du caillou gréseux et friable mais d'une rare adhérence, un bac à sable géant pour la hurlette. Quelques belles surprises dans Boubou doux, 7b+ vraiment majeur mais vraiment dur, pour ne pas me dépayser avec Mouriès. Tout comme A pas de loup, 7a qui porte bien son nom, tellement le ratio calcaire/grès de la roche est faible, rendant l'escalade délicate dans sa partie basse. Et pourtant, sur les clichés, cela à l'air béton. Autre bonne surprise, un 8a facile pour rentabiliser le séjour. C'est neuf, ça s'appelle Génération patatras, c'est typé bloc et c'est à peine plus dur que Boubou doux. Enfin il me faudra deux séances pour la faire juste avant la pluie et après une tentative presque réussie en posant les paires. Définitivement facile.








Le retour en Savoie ne se fit pas sans une baisse de moral, retrouver mes kairns, se motiver pour tirer sur les petites prises du dévers de Mouxy, se faire rouster dans les voies de Walibi en Maurienne... Il faudra attendre que la motivation revienne, trouver et équiper des voies qui me rappellent le sud, et déjà il sera temps de revenir ici, en cure de jouvence, pour continuer de me faire apprécier ce sport si ingrat.

2 commentaires:

  1. c'est bien hein les vacances en famille !....

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  2. ça dépend des jours...et de ma motivation, mais tu vois aujourd'hui j'aurai préféré aller grimper...

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