lundi 11 avril 2011

Eté en avril, couvre toi d'un fil.


30°si elle suce, une température digne d'un mois de juillet, qui vous donnerait presque envie de faire des plongeons dans la piscine afin de refroidir votre réacteur en fusion, mais chez LaCombe c'est le prétexte à l'exploration de nouvelles falaises du bassin Chambérien. Poussés hors de nos repères d'Arbin et de Fréterive par une chaleur foudroyante, c'était l'occasion d'élargir le champ des possibles.


Gaétan découvre Fréterive


Après quelques sorties à Brison les oliviers, pour se trouver un projet digne de se nom, nos espoirs se portèrent rapidement vers une autre falaise du bord du lac, Cessens et plus particulièrement le récent secteur du col du Sapenay. En effet, Brison restera un endroit où la force pure est de rigueur si vous voulez triompher de Bi turbo, un 8a/a+ qui ne se laisse pas dompter facilement ou de Belzebuth, encore 8a, aux mouvements de force initiaux qui sélectionnent les candidats. A ce petit jeu là, ni Gaétan ni moi ne réussirent à sortir notre épingle du jeu. En lot de consolation du flash dans triple plombs 7b+ et d'autres 7a+ dont les noms m'échappent, c'est dire l'impact. On notera quand même la belle perf de Victor qui passé au rang des octogradistes se permit le luxe de triple marcher Triple pets 7b+, en posant les dégaines, et de flasher, dans la séance, Mamama mia en 7b, grâce aux conseils de NiKo. Preuve en est qu' Arbin est une usine à champion. La météo trop clémente nous chassant donc de notre vire bien-aimée, nous partîmes alors en direction du col du Sapenay, le royaume de la dalle putride, excepté au premier secteur, où la pose de pieds est primordiale pour se faire plaisir. C'est donc une escalade technique et conti en mollet, particulièrement au secteur Bleau qui nous attendait. La première session fût prometteuse puisque Gaétan s'octroya, en un petit essai, la très difficile Cuisinière, en 7c bien tassé, alors que je lui mettais un but dans Marie prose, un prétendu 8a que je décottais immédiatement à 7c+ devant l'abjectitude de son crux consistant en une simple poussée de pied gauche sur une pente pour aller chercher en épaule main droite une petite croûte permettant de ramener la main gauche sur une micro verticale, simple non!!! en gros si vous voulez vous faire plaisir au col, prenez une paire de chausson rigide pour valoriser les moindres pentes et micros grattons, après libre à vous, comme Gaétan, de grimper en babouche Queshua et autres ballerines Solution, mais il faudra vous armez de gros biceps et mollets de coureur de trail extrême. Sinon une autre solution consistera à profiter de la vue imprenable sur le lac. La deuxième séance, la semaine suivante, fut une ultime tentative de grimpe en face Ouest. Et oui, la dalle c'est sympa mais quand le soleil cogne fort sans couverture végétale, rendant l'adhérence plus que précaire, il faut se rappeler d'utiliser ses bras et comme c'est une partie du corps qui me fait cruellement défaut, je ne pus rééditer l'exploit de Gaétan dans Cuisinière, sautant, tel un couguar, sur cette petite épaule, si lointaine, du second crux. Je m'en sortais mieux dans le 7b+ de gauche : La roche aux nabots, torché flash, et encore un peu péteux sur le haut où chaque bac laisse soit de la terre soit de la poussière sur les doigts alors que les pieds sont au plus mal, compressés dans les chaussons, posés sur des aplats insignifiants. Au final, cette belle journée marqua mes retrouvailles avec un pilier de LaCombe, le très célèbre Roberto, de retour sur le caillou après 3 mois d'abstinence hivernale. Retour douloureux dans Au secours assur'sec en 6c+, une voie encore très sur les pieds qui donnerait du fil à retordre à bon nombre de jeunes ou de grimpeurs espagnoles, tant le style est d'une autre époque. Notons quand même le travail considérable d'équipement déployé par E.Duret, JL.Martin, Rocabilo... pour nous proposer des voies, toujours naturelles, bien équipées, comprendre sans engagement, sur ce futur site majeur de l'agglomération chambérienne. Malheureusement, ici, le peu de dévers et les voies souvent exigeantes techniquement auront raison des grimpeurs consommateurs que nous sommes devenus, cherchant à tous prix la performance déversante au lieu de l'esthétisme complexe d'une dalle sans prise au déchiffrage ô combien plus long. Société de consommation quand tu nous tiens!!!


Dans le registre dalleux, nous rééditions l'expérience le lendemain lorsque le rendez-vous fut pris, avec Roberto, de redécouvrir le Marocaz du haut. Dans mes souvenirs lointains, cette falaise présentait un fort intérêt puisque proche de la maison et proposant, dans grande une majorité, des voies autour de 7c et 8a. Je me rappelais également de ce grand mur compact, avec notamment Vice de pute un 7c+, vraiment classieux, où, après une escalade incertaine sur du calcaire de moins bonne qualité, l'effort à produire devenait intéressant. Malheureusement pour nous, ce retour aux sources, ne nous fit pas autant vibrer qu'auparavant. Je fus même dessus par le secteur, plus court, de droite, encore sali par un hiver nappant inexorablement le rocher d'une fine pellicule poussiéreuse. Petite journée au final, où Roberto eut des difficultés à enchaîner plus de 3 mouvements d'affiler sans être pendu dans la corde, et où je dus sortir toute ma technique pour venir à bout de l'ignoble Abattoir, un 7b++ comme on en fait plus, ainsi que de la plus classique Quel porc chérie en 7c. Cette dernière reste assez basique avec un crux en bas où il faut trouver les "bonnes" prises et de la résistance dans le mur où il faut pousser fort sur les pieds pour chercher les prises de mains. Je reste néanmoins un inconditionnel du Marocaz du bas, avec ses voies courtes et sans concession tel Le tronc 7c+ ou No limit en 8a, qui fûrent mes premières croix en terre savoyarde.

Marocaz du haut
C'est qui le mec en polaire bleue?
Le tronc marocaz du bas
Le tronc 7c+

Après ce retour aux basiques de LaCombe, une grosse envie de nouveauté s'imposa à nous : Les Monts. Grande barre rocheuse bien visible depuis Chambéry le haut, orientée Nord-Ouest et proposant des voies longues et continues. Idéal vous vous dîtes par ces fortes chaleurs. Eh bien il y a quelques années certainement, mais à présent qu'elle semble complètement abandonnée par la clique grimpante Chambérienne, il vous faudra un bon sécateur et un peu de patience pour profiter de quelques beaux itinéraires. Ainsi à peine arrivés au pied de la falaise nous nous lançâmes dans un petit jeu de piste pour trouver le début des voies : " tiens regarde sur le topo ça doit être le 7a? " Évidemment, nos yeux de novices nous trompèrent et Gaétan se retrouva dans le 6b+ d'échauffement alors que son pot, pensant faire ce 6b+, se retrouva dans un 7c!!! Pas de chances. Pause coupage de ronces, puis le 7a, puis le soleil, la deuxième mauvaise nouvelle concernant le secteur! Réchauffés, l'heure était venue d'aller tâter le rocher de Tais toi quand tu voles en 7c+. 35m tout rond pour une voie comportant 3 crux, de la conti en somme qui me coûta deux séances.

Fin de semaine oblige, et parce que nous nous étions réservés le meilleur pour la fin, nous prîmes la direction de Mouxy. Fini les piquets de grèves, plus de chasseurs non plus, l'endroit apparaissait comme déserté de sa population. Sentiment renforcé par l'impression étrange d'être les premiers à grimper ici après un "rude" hiver, période de maintenance où Dame nature d'un coup de poussière magique transforme la falaise en un tas de cailloux lugubres et glissants. Passé cela, on reprend goût à la fraîcheur des bois et on se surprend même à attraper l'onglet dans les voies d'échauffement du secteur central. Fin prêt, Gaétan partit se mettre un fight dans Critères de convergences en 7a+, à tel point que chose jamais encore vue , il mangea la bonne salade, amoureusement préparée par sa douce Corinne afin de recharger ses batteries. Je compris l'évidence, à mon tour, en clippant le relais de la sus-nommée, bien entamé, également. On comprend mieux alors la remarque de Lez sur son topo : attention les cotations sont d'origines et elles sont plutôt tassées vers le bas, des voies de caractères. Même si cette remarque s'adresse aux voies de la petite baume, il semblerait que l'échelle des cotations ait été employée pour toutes les autres voies, même plus récentes. Enfin il subsiste des erreurs comme le bi à dudulle en 8a, soft pour le coin. Fort de cette rouste, c'est sur Gluta, gros 7c+ ou 8a sur les autres falaises, que mon compagnon de cordée jeta son dévolu, grâce à son profil intéressant. Bonne pioche. Pas de taille, de très beaux mouvements et une difficulté crescendo, que demander de plus. Après une bataille pour mettre les paires à la bonnes longueurs, c'est à mon tour de repérer les mouvements, avec moins de classe que Gaétan. Puis le premier essai, départ en H3, je tombe avant le crux final. Les autres membres de l'expédition s'en donnèrent à coeur joie dans les voies du 6ème degré. Il est vrai que la falaise regorge d'itinéraires abordables propice à toute la famille.

Gluta





Une semaine passe, le vent arrive, les températures chutent, le "vrai" proverbe sur le mois d'avril retrouve alors toute sa véracité. Vite, vite monter à Arbin pour torcher mon dernier projet, La grande dérouille en 7c+, encore en compagnie de Victor, venu exprès pour me tenir la corde. Une grosse matinée donc, suivie d'une expédition dans le sacro sein de la grimpe Combesque, le Col du Marocaz, en compagnie du team LaCombe, pour bénéficier de l'ombre bienfaisante. De beaux essais dans Au millieu c'est merveilleux 8a pour Victor, et NiKo dans Le rasta fait rien, 7c corsé, pourtant estampillé 7b+ dans le topo de Mussatto... Ahhh la bonne blague.


Victor dans au milieu c'est merveilleux.




Vite, vite, retourner à Mouxy, une bonne occas de plier Gluta, et pour NiKo de plier l'horrible "petit" 7b+ de gauche. Ahhh ahh la bonne blague. En fait les Savoyards sont des gars sympas, pleins d'humour. Ainsi au prix de très beaux combats respectifs, pieds qui zippent et mega plomb sous le relais, les objectifs de la journée étaient néanmoins atteints.
La prochaine étape se déroulera sur les terres de notre AK national, puisque c'est à Mouriès que votre serviteur de conneries se rendra pour voir si le diable hurlera de joie...

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