dimanche 12 février 2012

La procrastination, le mal l'hivernal




J'ai trop longtemps remis à demain l'édition de cet article, la preuve en est : rien depuis un mois. Il faut dire que l'hiver, avec ses températures polaires, sont des plus à même à nous faire remettre à plus tard tous nos projets. En ce moment il ne se passe pas une minute sans que je me dise : " trop froid, je le ferai demain" ou " trop froid j'irai grimper quand il fera chaud". Alors que se passe-t-il dans nos petites têtes d'acharnés pour que ce mal se développe?


Premièrement, regardons si la contagion à atteint les autres sports afin de se persuader que ce n'est pas une épidémie propre à l'escalade. Le rugby par exemple, ce sport que l'on peut qualifier de fillettes, est lui aussi atteint. C'est affreux, même pour une rencontre de haut niveau international, la remise à plus tard frappe de plein fouet les joueurs du XV de France. Nos amis footeux ne sont pas en reste non plus, enfin eux c'est différent, c'est vraiment des fillettes... Le froid c'est une chose mais la neige en est une autre et elle paralyse tout autant les rencontres sportives, faute de pouvoir se déplacer. Ainsi même les hockeyeurs sont contraints de rester à la maison et à reporter à plus tard. Il n'y a bien que les fondeurs qui continuent de faire défiler les kilomètres sous leurs spatules, comme si de rien n'était.
Et en escalade alors? On retrouve encore quelques résistances, mais dans l’ensemble la situation est gelée. Hormis les trips, certainement organisés de longues dates à Bleau par les mutants d'outre-atlantique qui continuent de faire des croix, en local il n'y a rien. Même les mutants de LaCuvette préfèrent le confort d'une salle de bloc accueillante à celui de leurs crash-pads plantés dans la forêt de Rioupéroux. Les "outing" massifs se font ainsi rares et les grimpeurs, en période de grand froid, préfèrent les "inting" douillets. Ainsi, Rackam et Quentin Chastagnier répètent leur gamme à Ablok, sous les yeux médusés des membres de LaCombe venus chercher du réconfort parmi leurs semblables, et accessoirement parfaire leur entraînement en force. Justement, au rayon "forçu" de chez LaCombe, Victor tire son épingle du jeu et se contente de nous mettre des buts en flashant quelques blocs "rouges", histoire de montrer ses nouveaux muscles saillants et son potentiel en gainage. Pour sûr, dès que les conditions seront de retour je connais une voie à Arbin qui va trembler, enfin si on ne reporte pas à plus tard...
Que reste-t-il alors aux grimpeurs atteints de procrastination, les forums, les blogs, les scorecards vierges de 8a.nu? Rien de mieux, pour celui qui reste chez lui, que de vivre sa passion par procuration à travers le net. Ainsi les belles images de Monique Forestier dans Tom et je ris ou d'Iker Pou dans son horreur Nit de Bruixes réchauffent le coeur et les doigts avant de repartir pour mes longues séances d'étirements "maçonniques".




Finalement, il y en a qu'un qui rigole, c'est le Gaétan, immunisé contre tout les maux, ne ressentant jamais ni le froid, ni la fatigue, il se gave littéralement en cette période, le perfo toujours accroché à la ceinture il nous ouvre une nouvelle voie en Savoie, avis aux amateurs d'esquimaux. Dit Gaétan, si tu ne sais plus quoi faire de ton temps libre, j'ai besoin de main d'oeuvre pour installer ma cuisine, mais tu risques de remettre ça à plus tard non? En revanche, j'en connais un qui se ferait bien transformer en fourmi pour cette belle cascade et en plus à coté de la maison.


Sur ce, je vous laisse car une envie incommensurable d'aller hiberner vient de me prendre.

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