samedi 6 mai 2017

J'veux du soleil.

"Je suis resté qu'un enfant
Qu'aurait grandi trop vite
Dans un monde en super plastique
J'veux retrouver falaise!!"


J'veux du soleil, j'veux du soleil... Des paroles qui pèseront forts sur mon inconscient d'adolescent lorsque dans les années 90' le groupe Au p'tit bonheur scandait ce refrain pour témoigner de l'insouciance de l'enfance. Depuis cette époque lointaine qui marqua pourtant un tournant dans ma vie avec la découverte de l'escalade, je n'ai de cesse d'appliquer les préceptes de cette chanson. Alors en Savoie c'est pas tous les jours faciles mais certaines années sont relativement clémentes et permettent de profiter du plus doux des astres, sans jeu de mot, et des falaises par la même occasion. Evidemment, pour un grimpeur, le soleil garantit principalement d'avoir du cailloux sec et de pouvoir s'adonner alors à sa passion en toute insouciance.
Après 6 mois de silence, LaCombe sort enfin de son mutisme forcé pour retrouver les feux de la rampe du microcosme de la grimpe Savoyarde... La poignée de fidèles qui nous suit sera rassurée d'apprendre que notre club de vieux dégarnis aux bras cassés existe toujours. La donne aura néanmoins légèrement changée depuis cet automne, notre pilier, le secrétaire général de l'association, adepte du triptyque : 8a, bière, bar aura donc démissionné temporairement pour s'essayer à un autre projet : l'amour.
Pour remplacer notre cher Victor, je ne voyais qu'une seule personne capable de tenir cette place à responsabilités mais surtout à contraintes. LaPlanche était alors tout désigné. Célibataire, avide de sexe et d'autres perversités non-avouables dans cette chronique de bon goût, pourfendeur de 8b au premier essai, amoureux de son pan Güllich et amateur de la belle sape pour "pécho" l'étudiante, ce pur sang de l'escalade saura assurer la relève à n'en pas douter. 



Notre planche possède en plus une qualité indispensable puisqu'il est capable de supporter le packaging complet que sous-tend l'escalade avec LaCombe. En effet, grimper avec nous revient souvent à faire preuve d'altruisme surtout pour un mec talentueux comme lui, obligé de se coltiner des "petits bras" qui passent leur temps à "percher" et à caler les méthodes au millimètre ou à se plaindre de l'équipement pour mettre maladivement toutes les "chasse d'eaux" disponibles de leur sac pour réussir un enchaînement. Je passerai sur la nuée d'enfants qui braillent au pied des falaises et sur les cris de leurs parents qui veulent toujours aller sur des falaises merdiques, mais oui, grimper avec LaCombe impose de faire des sacrifices ! 




Mais alors quel plaisir à grimper avec des faibles ? Je soulève donc la problématique suivante : En quoi grimper avec des personnes d'un niveau différent du sien est-il enrichissant et permet-il de faire évoluer sa propre pratique ? 

L'homme en tant qu'animal sociable à besoin de ses semblables pour vivre, pour apprendre et s'épanouir en société. LaPlanche, autrement appelé le sociologue, l'a bien compris et tend à se rapprocher de ses congénères, dégénérés parfois... 
Voir des faibles saucissonner dans les cordes toute la journée alors qu'on fait le malin, à vue, dans les projets des autres cela doit quand même aider à développer un sentiment de supériorité. Chez Denis, rien, pas de jugement, juste de l'analyse : "Et si j'essayais plus dur pour voir ? " Il aura donc réalisé un diagnostic de ses capacités par la confrontation avec le groupe. De notre côté, celui des faibles, des loosers, des petits kikis, voir un étalon sauter les points, marcher les voies en 8a, tenter des 8c nous aura permis de nous confronter avec notre médiocrité, point ! L'escalade est un sport cruel et sans pitié, si tu es faible, fais du Güllich !!
Alors la pratique de la planche aura bien évoluée, elle, vers de l'"après travail", vers un développement de compétences stratégiques vers une meilleure mémorisation des voies, surtout quand le percheron lui vient en aide en marquant le moindre gratton de pied, en revanche celle des animaux de basse cour... ah si, en allumage de feux de bois, en construction de cabane...
Le socio-constructivisme serait-il un fake ? Denis aide-nous!!! 

Revenons néanmoins à nos moutons, parce qu'il ne faudrait pas négliger l'essentiel, la grimpe. Une chose est sûre, l'appel du caillou est notre dénominateur commun et toutes les occasions de profiter de la nature et des paysages auront été bonnes à prendre pendant ces longs mois d'absence. Alors grimper avec LaCombe à des inconvénients mais aussi des avantages. Les falaises sont souvent au calme, avec vues sur les montagnes et les voies sont neuves puisqu'il n'y a personne pour les grimper ! 

C'est à SuperU et Fréterive que l'action se concentra pendant les mois de février et mars. Le secrétaire général avait décidé de poser ses bagages sur cette vire pour une AG extraordinaire. Roberto, notre trésorier, et votre serviteur, le président de l'assoc' se retrouvaient pour profiter du spectacle : Denis dans le 8c baptisé REM. Les vannes allaient bon train, et ce fût la vengeance des faibles contre l'oligarchie des mutants de l'escalade. Enfin une rouste...







SuperU, quelques nouveautés nous occupèrent un moment. Le mur central se voyait doter d'une nouvelle merveille avec Redemption Song, un 7c+/8a empruntant le même itinéraire de début que Redemption pour finir son chemin sur la droite dans un calcaire parfait. Le secteur proue subissait aussi quelques changements par l'ajout de deux bijoux et la modification du 7c les 4 sans cul. Cette dernière est donc "légèrement" plus dure et cote maintenant (casse d'un bac au début du dur) proche du 8a. Pour les nouvelles, LaCombe renoue avec sa tendance analphabète, plus anal que bête d'ailleurs... La première est un saphir en 6c+ qui répond au doux nom de l'affaire Théo en raison d'un buis rectifieur de trou de balle, que Roberto n'a pas apprécié. La seconde, un diamant, se nomme La chapelle Fistine en mémoire d'un jour de l'an fort sympathique à Mollans-sur-ouvèze avec M Sabot et ses anecdotes douteuses. La cotation? Je pencherai pour un bon 7c+ avec 15 mouvements sur bonnes prises, puis un crux avec 7 mouvements de force, et enfin encore 10 mouvements de rési. Pour la référence au nom, effectivement la seule colo de la voie est souvent grasse, voir détrempée... 




Allez encore un mois et je reprends sérieusement l'escalade et la tenue de ce blog. La prochaine salade sera donc consacrée au Col du Marocaz qui a subit nos assauts répétés durant les mois d'avril/mai. 



7 commentaires:

  1. Ah enfin un article, ça nous avait manqué !😉

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  2. Menteuse, plus personne ne lit mes conneries...

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  3. Salut,
    Tout d'abord je tiens à affirmer avec force que le percheron de la Combe me fait bien trop d'honneur en me bombardant "secrétaire général" de l'association : je ne saurais remplacer le beau, jeune, musclé et sur-entraîné Victor à ce poste. Car le "perche" oublie de dire que la planche, c'est 1° quelqu'un qui peut vous lâcher pour une sortie jusqu'au dernier moment : mieux vaut donc prévoir de partir à trois pour ne pas risquer de se retrouver tout seul; 2° qu'il est surtout capable d'enchaîner les non-séances constituées des séquences de sieste et de démotivation, et surtout 3° c'est un des rares grimpeurs capables dans une voie de tomber de plus en plus bas au fil des essais (jusqu'à l'abandon définitif avant le 10ème éssai quoi qu'il arrive). Bref, ce n'est pas une recrue de choix hormis pour relever la moyenne d'âge du groupe, que L'ours de Montmélian du haut de son quart de siècle faisait singulièrement baisser.
    (A suivre)
    La planche

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  4. suite du commentaire de la Planche:
    Autre point que je voulais souligner : la manière dont les Lefèvre De Santi incarne l'escalade en couple et en famille.
    Grimper en couple, tout le monde le sait (en tout cas tout ceux qui ont essayé), ce n'est pas une sinécure. Pour beaucoup, c'est le plus court chemin vers le divorce (encore qu'il y en a bien d'autres des chemins de ce type...), mais pas pour nico et soso! Bien sûr ca s'engueule, ca s'étripe, ca se fritte! mais non pas qu'ils ne s'aiment pas nos deux tourtereaux! Non mais c'est qu'on peut difficilement imaginer deux grimpeurs aussi différents et opposés dans leur style de grimpe: en effet alors que le percheron est un monstre de précision, de calage de mouv's, d'optimisation et de mémorisation (ce qui lui permet un redoutable rendement dans le 8a... mais lui fait louper quelques à vue sympa), notre soso, elle,... et bien disons que c'est un peu une planche au féminin : elle ne grimpe jamais aussi bien qu'à vue! Donc forcément vous mettez les deux ensemble, ca fait quelques étincelles, le percheron râle contre le manque de méthodes et la mémoire corporelle de souris de sa dulcinée... et la dite dulcinée grogne quand elle assure son homme qui passe trop de temps dans les voies à caler ses méthodes (alors que les gamins sont en train de monter dans les tours à quelques mètres de là)... mais, bon malgré tout quasiment tous les week-end ils remettent ca! Comment l'expliquer? Masochisme, routine conjugale, couple fusionnel pathologique ?! Mais non pas du tout, vous n'y êtes pas! C'est juste qu'ils partagent quelque chose d'essentiel : ils adorent autant l'un que l'autre et plus que tout râler dans les voies : râler contre eux-mêmes, en disant qu'ils sont nuls, qu'ils n'y arriveront pas, que les beaux jours sont derrière eux, que la vieillesse est un naufrage et j'en passe et des meilleurs... tout ca bien sûr pour enchaîner sans coup férir quelques essais plus tard... et après ca recommence! C'est les mêmes je vous dis: c'est pour ca que ca marche chez eux la grimpe en couple! Veinards! On vous envie et c'est aussi pour ca qu'on vous aime

    Et puis il y a les enfants... Ahhh l'escalade avec les enfants. là encore un casse-tête pour de nombreux parents... mais pas pour eux! du tout! ces deux bambins sont en symbiose avec toutes les parois verticales! le Marocaz c'est leur deuxième maison : ils ont leurs habitudes, leurs activités (non sans risque parfois je vous l'accorde) et même leurs petits coins (ils adorent aller aux WC au pied des falaises, soso étant maîtresse dans la construction de WC artisanaux et pas des WC turcs, hein de "vrais" WC comme on les aime nous les français moyens!). Bref, une réussite éducative parfaite, un modèle à diffuser, ils pourraient écrire un livre Soso et nico : "Grimper avec ses enfants pour les nuls". Un best-seller ca serait. Leur secret : ils partagent (outre l'amour de la grogne dans les voies) un même style éducatif : le style maternaliste qui consiste... à tout faire... à fond quand il s'agit des moutards : engueuler les enfants à fond et... encourager, motiver, féliciter les enfants... à fond aussi! Merveilleux!
    A suivre
    La planche

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  5. (3ème partie du commentaire de la Planche)
    Dernier point sur lequel je voulais rebondir : c'est vrai que grâce au "Percheron-tout-d'Arc'teryx-vêtu" on a pu grimper au chaud et peinard tout l'hiver sur des voies équipées (ou ré-équipées!) par ses soins (avec soin) sur les contreforts des Bauges... Tout ca en toute discrétion et modestie. Mais moi je vous le dit : face à une ffmeuh en plein fantasme de toute puissance qui ne sait faire rimer escalade, qu'avec compétition, olympisme et au mieux plan d'équipement réglementé... et bien notre percheron des bauges, c'est l'avenir de l'escalade : à l'écart de toutes les institutions mortifères qui rêvent de détenir un monopole sur la conception et la pratique de l'escalade, c'est grâce à des gaillards comme lui que la grimpe restera libre! C'est dit!

    A plus,

    La planche.

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    1. Quelle prose, que d'éloges​ à notre égard et si peux en ta faveur... pourtant tu mérites bien qu'une "tchay" te chope ou une jeune étudiante demandeuse sur l'avenir des institutions éducatives...

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  6. ouha La Planche, que d'éloges!!!! C'est vrai que je maîtrise pas mal les WC....Mais c'est Lefèvre DI SANTE et non DE SANTI ! Honte à toi!!!!!!

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