... Eh oui, après vous avoir soûlé pendant des mois avec ma falaise, le secret spot d'Arbin, et plus particulièrement avec une voie au doux nom nuancé, je peux enfin annoncer à tout le monde ma réussite.
Ne faisons pas dans la modestie, annonçons gros : j'ai fais mon premier 8b avec Merlin l'emmancheur. Il ne s'agit certes pas d'un 8b de référence savoyard tel Babouin à la Chambotte, enfin comme référence on peut trouver mieux, mais cela permettra à mes chers lecteurs de se faire une idée sur cette voie. Ainsi, selon les infos données par Mat Bouyoud, grand pourfendeur de voies extrêmes, défricheur de falaises et first ascensionneur de cette dernière, il s'agirait d'un 8a+/b. Comme je ne suis pas de ceux qui pratiquent les demies demi-cotations ( pour rappel 7c+, c'est déjà une cotation intermédiaire entre 7c et 8a) et qu'il faut bien trancher et homogénéiser par rapport aux autres voies du spot, j'annonce 8b. C'est peut-être mon coté maso, pourtant profondément enfoui, qui me pousse, à l'instar du dominé face à sa maîtresse SM réclamant des coups de cravaches, parce qu'il est méchant le coquin, à surcoter cette voie pour me la faire raboter violemment par tous les mutants Chambériens. Enfin, à la manière de certains extraterrestres de la varappe qui,voulant aguicher de potentiels répétiteurs, proposent des cotations généreuses, j'ai voulu surfer sur cette mode du discount pour motiver les grimpeurs de LaCombe à venir, sur cette petite vire foireuse, essayer ce bijou amoureusement équipé par mes soins.
Comment en arriver là ? Grâce à un entraînement acharné, partagé entre séances de fond et séances de force, avec mon maître, le Pierrot, entraîneur hors-pair et collègue de boulot, je suis devenu une machine. Imaginez un peu une semaine où chaque temps mort, et ce n'est pas ce qui manque, est converti en exercices de force à l'aide d'un torchon, fouettant comme des dingues à tout va, sur tout les supports, travaillant ainsi l'explosivité et le moral de nos autres collègues, ceci associé au régime bio de Soso, à base de légumes et viandes gouteuses. Le week-end, toujours accompagné du plus communiste des monégasques, je travaillais le mental, aux Saisies, en enchaînant les kilomètres de skating par tous les temps et toutes les conditions de neige, défiant même la maladie, pour devenir plus fort. Après un mois de ce traitement radical et autant de frustrations à regarder les belles journées de collante derrière les vitres de mon "laboratoire de recherche", les résultats tombent enfin : plus con que jamais mais une capacité de récup' exemplaire. Pourtant, on m'avait dit que pour perfer en escalade il suffisait de perdre des kilos, j'aurais juste démontré qu'on peut réussir en perdant seulement quelques neurones.
Le dévers des horreurs!! avec stratrique 8a dans la coulée grise du fond,
puis Merlin l'emmancheur 8b et Alerte à malaucul 8a+ avec les paires.
Mais assez de discussions stériles, des actes, ou plutôt des mots pour décrire cette voie. Merlin l'emmancheur est une voie d'une bonne trentaine de mètres pour 25 mouvs durs, se décomposant en plusieurs parties avec deux crux. Après 5m d'escalade facile mais délicate sur du mauvais caillou, on rejoint une bonne fissure qui conduit au début du dévers. D'ici on se rend compte que ça penche plutôt fort. Dès les premiers mouvements le ton est donné avec de petites prises à arquer pour arriver sur une bonne main droite permettant de clipper. On rentre alors dans le crux qui consiste en un croisé torride d'une mauvaise pince main gauche qu'il faut ramener sous l'aisselle droite pour atteindre une pincette main droite, puis remonter le pied gauche à la hauteur de la main gauche, sur une pente, en gainant comme un âne pour attraper une colo fuyante. Ahhh, je me souviens du cri de putois poussé à ce moment là, tel un Chris Sharma dans ses 9b. Puis le repos, suivi du deuxième crux plus technique avec croix de fer, épaule, mouvements d'amplitudes, verrous de doigts, inversée... simplement génial. La fin se déroule sur un pseudo pilier de 10m vraiment plaisant à grimper où la chute n'est plus possible normalement tant les prises sont généreuses, enfin méfiez-vous quand même des quelques arquées permettant d'atteindre les bacs.
Après la séance de vol...
Évidemment, rien n'aurait été possible sans la très bonne dynamique de groupe, moteur indispensable à la réussite des projets. Il en aura fallu du courage et de la motivation aux p'tits jeunes de LaCombe, Victor, Antoine, Romain et Pierre pour se taper le chemin d'accès presque chaque semaine afin de venir m'assurer et m'encourager. Cela a su créer une ambiance cool et permis de nous dépasser. En effet, Victor s'adjugea, ce même jour, Teube raideur en 7c, en utilisant la superbe méthode tout en croix de fer de NiKo, alors que Romain se lançait, bien malgré lui, dans une école de vol pour travailler son mental, pendant qu'Antoine, à l'aide de sa binette fétiche, terrassait l'étroit pied de falaise pour en faire une vire de plus en plus confortable, entre deux essais de kosovar dans Startrique. De bons souvenirs assurément.
Mais des souvenirs, il y en aura encore puisqu'il reste encore des voies à enchaîner, dont une qui surclasse les autres en difficulté, il s'agit de 3 hommes et un trou fin, dont le nom laisse suggérer un gros combat en perspective pour venir à bout des pas de bloc retords du crux. Pourvu que le temps et la motivation du groupe soient encore clément, j'ai déjà hâte!!!
Croix de fer...
Victor lors de l’enchaînement de Teube raideur 7c
Pierre dans Manon des bourses 7a
et nous on est où?
RépondreSupprimerC'est grâce à ta merveilleuse femme que t'as pu croiter !
Oui, merci de me laisser mes aprèms de libre, enfin quand on a la chance d'avoir un homme comme moi, c'est la moindre des choses non???
RépondreSupprimermais bien sûr ;-)
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